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Le Jeu de l'amour et du hasard Acteurs Comédie en trois actes Représentée pour la première fois par les comédiens italiens le 23 janvier 1730 Acteurs Monsieur Orgon. Mario. Silvia. Dorante. Lisette, femme de chambre de Silvia. Arlequin, valet de Dorante. Un laquais. La scène est à Paris. Acte premier Scène première Silvia, Lisette Silvia. - Mais encore une fois, de quoi vous mêlez-vous, pourquoi répondre de mes sentiments? Lisette. - C'est que j'ai cru que, dans cette occasion-ci, vos sentiments ressembleraient à ceux de tout le monde; Monsieur votre père me demande si vous êtes bien aise qu'il vous marie, si vous en avez quelque joie moi je lui réponds qu'oui; cela va tout de suite; et il n'y a peut-être que vous de fille au monde, pour qui ce oui-là ne soit pas vrai; le non n'est pas naturel. Silvia. - Le non n'est pas naturel, quelle sotte naïveté! Le mariage aurait donc de grands charmes pour vous? Lisette. - Eh bien, c'est encore oui, par exemple. Silvia. - Taisez-vous, allez répondre vos impertinences ailleurs, et sachez que ce n'est pas à vous à juger de mon coeur par le vôtre... Lisette. - Mon coeur est fait comme celui de tout le monde; de quoi le vôtre s'avise-t-il de n'être fait comme celui de personne? Silvia. - Je vous dis que, si elle osait, elle m'appellerait une originale. Lisette. - Si j'étais votre égale, nous verrions. Silvia. - Vous travaillez à me fâcher, Lisette. Lisette. - Ce n'est pas mon dessein; mais dans le fond voyons, quel mal ai-je fait de dire à Monsieur Orgon que vous étiez bien aise d'être mariée? Silvia. - Premièrement, c'est que tu n'as pas dit vrai, je ne m'ennuie pas d'être fille. Lisette. - Cela est encore tout neuf. Silvia. - C'est qu'il n'est pas nécessaire que mon père croie me faire tant de plaisir en me mariant, parce que cela le fait agir avec une confiance qui ne servira peut-être de rien. Lisette. - Quoi, vous n'épouserez pas celui qu'il vous destine? Silvia. - Que sais-je, peut-être ne me conviendra-t-il point, et cela m'inquiète. Lisette. - On dit que votre futur est un des plus honnêtes du monde, qu'il est bien fait, aimable, de bonne mine, qu'on ne peut pas avoir plus d'esprit, qu'on ne saurait être d'un meilleur caractère; que voulez-vous de plus? Peut-on se figurer de mariage plus doux? D'union plus délicieuse? Silvia. - Délicieuse! que tu es folle avec tes expressions! Lisette. - Ma foi, Madame, c'est qu'il est heureux qu'un amant de cette espèce-là veuille se marier dans les formes; il n'y a presque point de fille, s'il lui faisait la cour, qui ne fût en danger de l'épouser sans cérémonie; aimable, bien fait, voilà de quoi vivre pour l'amour; sociable et spirituel, voilà pour l'entretien de la société Pardi, tout en sera bon, dans cet homme-là , l'utile et l'agréable, tout s'y trouve. Silvia. - Oui, dans le portrait que tu en fais, et on dit qu'il y ressemble, mais c'est un on dit, et je pourrais bien n'être pas de ce sentiment-là , moi; il est bel homme, dit-on, et c'est presque tant pis. Lisette. - Tant pis, tant pis, mais voilà une pensée bien hétéroclite! Silvia. - C'est une pensée de très bon sens; volontiers un bel homme est fat, je l'ai remarqué. Lisette. - Oh, il a tort d'être fat; mais il a raison d'être beau. Silvia. - On ajoute qu'il est bien fait; passe. Lisette. - Oui-da, cela est pardonnable. Silvia. - De beauté et de bonne mine, je l'en dispense, ce sont là des agréments superflus. Lisette. - Vertuchoux! si je me marie jamais, ce superflu-là sera mon nécessaire. Silvia. - Tu ne sais ce que tu dis; dans le mariage, on a plus souvent affaire à l'homme raisonnable qu'à l'aimable homme; en un mot, je ne lui demande qu'un bon caractère, et cela est plus difficile à trouver qu'on ne pense. On loue beaucoup le sien, mais qui est-ce qui a vécu avec lui? Les hommes ne se contrefont-ils pas, surtout quand ils ont de l'esprit? n'en ai-je pas vu, moi, qui paraissaient, avec leurs amis, les meilleures gens du monde? C'est la douceur, la raison, l'enjouement même, il n'y a pas jusqu'à leur physionomie qui ne soit garante de toutes les bonnes qualités qu'on leur trouve. Monsieur un tel a l'air d'un galant homme, d'un homme bien raisonnable, disait-on tous les jours d'Ergaste Aussi l'est-il, répondait-on; je l'ai répondu moi-même; sa physionomie ne vous ment pas d'un mot. Oui, fiez-vous-y à cette physionomie si douce, si prévenante, qui disparaÃt un quart d'heure après pour faire place à un visage sombre, brutal, farouche, qui devient l'effroi de toute une maison. Ergaste s'est marié; sa femme, ses enfants, son domestique, ne lui connaissent encore que ce visage-là , pendant qu'il promène partout ailleurs cette physionomie si aimable que nous lui voyons, et qui n'est qu'un masque qu'il prend au sortir de chez lui. Lisette. - Quel fantasque avec ces deux visages! Silvia. - N'est-on pas content de Léandre quand on le voit? Eh bien chez lui, c'est un homme qui ne dit mot, qui ne rit ni qui ne gronde; c'est une âme glacée, solitaire, inaccessible; sa femme ne la connaÃt point, n'a point de commerce avec elle, elle n'est mariée qu'avec une figure qui sort d'un cabinet, qui vient à table, et qui fait expirer de langueur, de froid et d'ennui, tout ce qui l'environne. N'est-ce pas là un mari bien amusant? Lisette. - Je gèle au récit que vous m'en faites; mais Tersandre, par exemple? Silvia. - Oui, Tersandre! Il venait l'autre jour de s'emporter contre sa femme; j'arrive, on m'annonce, je vois un homme qui vient à moi les bras ouverts, d'un air serein, dégagé, vous auriez dit qu'il sortait de la conversation la plus badine; sa bouche et ses yeux riaient encore. Le fourbe! Voilà ce que c'est que les hommes. Qui est-ce qui croit que sa femme est à plaindre avec lui? Je la trouvai toute abattue, le teint plombé, avec des yeux qui venaient de pleurer, je la trouvai comme je serai peut-être, voilà mon portrait à venir; je vais du moins risquer d'en être une copie. Elle me fit pitié, Lisette; si j'allais te faire pitié aussi Cela est terrible, qu'en dis-tu? Songe à ce que c'est qu'un mari. Lisette. - Un mari? c'est un mari; vous ne deviez pas finir par ce mot-là , il me raccommode avec tout le reste. Scène II Monsieur Orgon, Silvia, Lisette Monsieur Orgon. - Eh bonjour, ma fille. La nouvelle que je viens t'annoncer te fera-t-elle plaisir? Ton prétendu arrive aujourd'hui, son père me l'apprend par cette lettre-ci. Tu ne me réponds rien, tu me parais triste? Lisette de son côté baisse les yeux, qu'est-ce que cela signifie? Parle donc toi, de quoi s'agit-il? Lisette. - Monsieur, un visage qui fait trembler, un autre qui fait mourir de froid, une âme gelée qui se tient à l'écart, et puis le portrait d'une femme qui a le visage abattu, un teint plombé, des yeux bouffis et qui viennent de pleurer; voilà , Monsieur, tout ce que nous considérons avec tant de recueillement. Monsieur Orgon. - Que veut dire ce galimatias? Une âme, un portrait explique-toi donc, je n'y entends rien. Silvia. - C'est que j'entretenais Lisette du malheur d'une femme maltraitée par son mari; je lui citais celle de Tersandre, que je trouvai l'autre jour fort abattue, parce que son mari venait de la quereller, et je faisais là -dessus mes réflexions. Lisette. - Oui, nous parlions d'une physionomie qui va et qui vient; nous disions qu'un mari porte un masque avec le monde, et une grimace avec sa femme. Monsieur Orgon. - De tout cela, ma fille, je comprends que le mariage t'alarme, d'autant plus que tu ne connais point Dorante. Lisette. - Premièrement, il est beau, et c'est presque tant pis. Monsieur Orgon. - Tant pis! rêves-tu avec ton tant pis? Lisette. - Moi, je dis ce qu'on m'apprend; c'est la doctrine de Madame, j'étudie sous elle. Monsieur Orgon. - Allons, allons, il n'est pas question de tout cela. Tiens, ma chère enfant, tu sais combien je t'aime. Dorante vient pour t'épouser; dans le dernier voyage que je fis en province, j'arrêtai ce mariage-là avec son père, qui est mon intime et mon ancien ami; mais ce fut à condition que vous vous plairiez à tous deux, et que vous auriez entière liberté de vous expliquer là -dessus; je te défends toute complaisance à mon égard si Dorante ne te convient point, tu n'as qu'à le dire, et il repart; si tu ne lui convenais pas, il repart de même. Lisette. - Un duo de tendresse en décidera, comme à l'Opéra Vous me voulez, je vous veux, vite un notaire; ou bien M'aimez-vous? non; ni moi non plus, vite à cheval. Monsieur Orgon. - Pour moi, je n'ai jamais vu Dorante, il était absent quand j'étais chez son père; mais sur tout le bien qu'on m'en a dit, je ne saurais craindre que vous vous remerciiez ni l'un ni l'autre. Silvia. - Je suis pénétrée de vos bontés, mon père, vous me défendez toute complaisance, et je vous obéirai. Monsieur Orgon. - Je te l'ordonne. Silvia. - Mais si j'osais, je vous proposerais, sur une idée qui me vient, de m'accorder une grâce qui me tranquilliserait tout à fait. Monsieur Orgon. - Parle, si la chose est faisable je te l'accorde. Silvia. - Elle est très faisable; mais je crains que ce ne soit abuser de vos bontés. Monsieur Orgon. - Eh bien, abuse, va, dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez. Lisette. - Il n'y a que le meilleur de tous les hommes qui puisse dire cela. Monsieur Orgon. - Explique-toi, ma fille. Silvia. - Dorante arrive ici aujourd'hui; si je pouvais le voir, l'examiner un peu sans qu'il me connût; Lisette a de l'esprit, Monsieur, elle pourrait prendre ma place pour un peu de temps, et je prendrais la sienne. Monsieur Orgon, à part. - Son idée est plaisante. Haut. Laisse-moi rêver un peu à ce que tu me dis là . A part. Si je la laisse faire, il doit arriver quelque chose de bien singulier, elle ne s'y attend pas elle-même... Haut. Soit, ma fille, je te permets le déguisement. Es-tu bien sûre de soutenir le tien, Lisette? Lisette. - Moi, Monsieur, vous savez qui je suis, essayez de m'en conter, et manquez de respect, si vous l'osez; à cette contenance-ci, voilà un échantillon des bons airs avec lesquels je vous attends, qu'en dites-vous? hem, retrouvez-vous Lisette? Monsieur Orgon. - Comment donc, je m'y trompe actuellement moi-même; mais il n'y a point de temps à perdre, va t'ajuster suivant ton rôle, Dorante peut nous surprendre. Hâtez-vous, et qu'on donne le mot à toute la maison. Silvia. - Il ne me faut presque qu'un tablier. Lisette. - Et moi je vais à ma toilette, venez m'y coiffer, Lisette, pour vous accoutumer à vos fonctions; un peu d'attention à votre service, s'il vous plaÃt. Silvia. - Vous serez contente, Marquise, marchons. Scène III Mario, Monsieur Orgon, Silvia Mario. - Ma soeur, je te félicite de la nouvelle que j'apprends; nous allons voir ton amant, dit-on. Silvia. - Oui, mon frère; mais je n'ai pas le temps de m'arrêter, j'ai des affaires sérieuses, et mon père vous les dira je vous quitte. Scène IV Monsieur Orgon, Mario Monsieur Orgon. - Ne l'amusez pas, Mario, venez, vous saurez de quoi il s'agit. Mario. - Qu'y a-t-il de nouveau, Monsieur? Monsieur Orgon. - Je commence par vous recommander d'être discret sur ce que je vais vous dire, au moins. Mario. - Je suivrai vos ordres. Monsieur Orgon. - Nous verrons Dorante aujourd'hui; mais nous ne le verrons que déguisé. Mario. - Déguisé! Viendra-t-il en partie de masque, lui donnerez-vous le bal? Monsieur Orgon. - Ecoutez l'article de la lettre du père. Hum... "Je ne sais au reste ce que vous penserez d'une imagination qui est venue à mon fils; elle est bizarre, il en convient lui-même, mais le motif est pardonnable et même délicat; c'est qu'il m'a prié de lui permettre de n'arriver d'abord chez vous que sous la figure de son valet, qui de son côté fera le personnage de son maÃtre." Mario. - Ah, ah! cela sera plaisant. Monsieur Orgon. - Ecoutez le reste... "Mon fils sait combien l'engagement qu'il va prendre est sérieux, et il espère, dit-il, sous ce déguisement de peu de durée, saisir quelques traits du caractère de notre future et la mieux connaÃtre, pour se régler ensuite sur ce qu'il doit faire, suivant la liberté que nous sommes convenus de leur laisser. Pour moi, qui m'en fie bien à ce que vous m'avez dit de votre aimable fille, j'ai consenti à tout en prenant la précaution de vous avertir, quoiqu'il m'ait demandé le secret de votre côté; vous en userez là -dessus avec la future comme vous le jugerez à propos..." Voilà ce que le père m'écrit. Ce n'est pas le tout, voici ce qui arrive; c'est que votre soeur, inquiète de son côté sur le chapitre de Dorante, dont elle ignore le secret, m'a demandé de jouer ici la même comédie, et cela précisément pour observer Dorante, comme Dorante veut l'observer. Qu'en dites-vous? Savez-vous rien de plus particulier que cela? Actuellement, la maÃtresse et la suivante se travestissent. Que me conseillez-vous, Mario, avertirai-je votre soeur ou non? Mario. - Ma foi, Monsieur, puisque les choses prennent ce train-là , je ne voudrais pas les déranger, et je respecterais l'idée qui leur est inspirée à l'un et à l'autre; il faudra bien qu'ils se parlent souvent tous deux sous ce déguisement, voyons si leur coeur ne les avertirait pas de ce qu'ils valent. Peut-être que Dorante prendra du goût pour ma soeur, toute soubrette qu'elle sera, et cela serait charmant pour elle. Monsieur Orgon. - Nous verrons un peu comment elle se tirera d'intrigue. Mario. - C'est une aventure qui ne saurait manquer de nous divertir, je veux me trouver au début et les agacer tous deux. Scène V Silvia, Monsieur Orgon, Mario Silvia. - Me voilà , Monsieur, ai-je mauvaise grâce en femme de chambre? Et vous, mon frère, vous savez de quoi il s'agit apparemment, comment me trouvez-vous? Mario. - Ma foi, ma soeur, c'est autant de pris que le valet; mais tu pourrais bien aussi escamoter Dorante à ta maÃtresse. Silvia. - Franchement, je ne haïrais pas de lui plaire sous le personnage que je joue, je ne serais pas fâchée de subjuguer sa raison, de l'étourdir un peu sur la distance qu'il y aura de lui à moi; si mes charmes font ce coup-là , ils me feront plaisir, je les estimerai. D'ailleurs, cela m'aiderait à démêler Dorante. A l'égard de son valet, je ne crains pas ses soupirs, ils n'oseront m'aborder, il y aura quelque chose dans ma physionomie qui inspirera plus de respect que d'amour à ce faquin-là . Mario. - Allons doucement, ma soeur, ce faquin-là sera votre égal. Monsieur Orgon. - Et ne manquera pas de t'aimer. Silvia. - Eh bien, l'honneur de lui plaire ne me sera pas inutile; les valets sont naturellement indiscrets, l'amour est babillard, et j'en ferai l'historien de son maÃtre. Un valet. - Monsieur, il vient d'arriver un domestique qui demande à vous parler; il est suivi d'un crocheteur qui porte une valise. Monsieur Orgon. - Qu'il entre c'est sans doute le valet de Dorante; son maÃtre peut être resté au bureau pour affaires. Où est Lisette? Silvia. - Lisette s'habille, et, dans son miroir, nous trouve très imprudents de lui livrer Dorante, elle aura bientôt fait. Monsieur Orgon. - Doucement, on vient. Scène VI Dorante, en valet, Monsieur Orgon, Silvia, Mario Dorante. - Je cherche Monsieur Orgon, n'est-ce pas à lui à qui j'ai l'honneur de faire la révérence? Monsieur Orgon. - Oui, mon ami, c'est à lui-même. Dorante. - Monsieur, vous avez sans doute reçu de nos nouvelles, j'appartiens à Monsieur Dorante, qui me suit, et qui m'envoie toujours devant vous assurer de ses respects, en attendant qu'il vous en assure lui-même. Monsieur Orgon. - Tu fais ta commission de fort bonne grâce; Lisette, que dis-tu de ce garçon-là ? Silvia. - Moi, Monsieur, je dis qu'il est bienvenu, et qu'il promet. Dorante. - Vous avez bien de la bonté, je fais du mieux qu'il m'est possible. Mario. - Il n'est pas mal tourné au moins, ton coeur n'a qu'à se bien tenir, Lisette. Silvia. - Mon coeur, c'est bien des affaires. Dorante. - Ne vous fâchez pas, Mademoiselle, ce que dit Monsieur ne m'en fait point accroire. Silvia. - Cette modestie-là me plaÃt, continuez de même. Mario. - Fort bien! Mais il me semble que ce nom de Mademoiselle qu'il te donne est bien sérieux; entre gens comme vous, le style des compliments ne doit pas être si grave, vous seriez toujours sur le qui-vive; allons, traitez-vous plus commodément, tu as nom Lisette, et toi mon garçon, comment t'appelles-tu? Dorante. - Bourguignon, Monsieur, pour vous servir. Silvia. - Eh bien, Bourguignon, soit! Dorante. - Va donc pour Lisette, je n'en serai pas moins votre serviteur. Mario. - Votre serviteur, ce n'est point encore là votre jargon, c'est ton serviteur qu'il faut dire. Monsieur Orgon. - Ah! ah! ah! ah! Silvia, bas à Mario. - Vous me jouez, mon frère. Dorante. - A l'égard du tutoiement, j'attends les ordres de Lisette. Silvia. - Fais comme tu voudras, Bourguignon; voilà la glace rompue, puisque cela divertit ces Messieurs. Dorante. - Je t'en remercie, Lisette, et je réponds sur-le-champ à l'honneur que tu me fais. Monsieur Orgon. - Courage, mes enfants, si vous commencez à vous aimer, vous voilà débarrassés des cérémonies. Mario. - Oh, doucement, s'aimer, c'est une autre affaire; vous ne savez peut-être pas que j'en veux au coeur de Lisette, moi qui vous parle. Il est vrai qu'il m'est cruel, mais je ne veux pas que Bourguignon aille sur mes brisées. Silvia. - Oui, le prenez-vous sur ce ton-là , et moi, je veux que Bourguignon m'aime. Dorante. - Tu te fais tort de dire je veux, belle Lisette; tu n'as pas besoin d'ordonner pour être servie. Mario. - Mons Bourguignon, vous avez pillé cette galanterie-là quelque part. Dorante. - Vous avez raison, Monsieur, c'est dans ses yeux que je l'ai prise. Mario. - Tais-toi, c'est encore pis, je te défends d'avoir tant d'esprit. Silvia. - Il ne l'a pas à vos dépens, et s'il en trouve dans mes yeux, il n'a qu'à prendre. Monsieur Orgon. - Mon fils, vous perdrez votre procès; retirons-nous, Dorante va venir, allons le dire à ma fille; et vous, Lisette, montrez à ce garçon l'appartement de son maÃtre. Adieu, Bourguignon. Dorante. - Monsieur, vous me faites trop d'honneur. Scène VII Silvia, Dorante Silvia, à part. - Ils se donnent la comédie, n'importe, mettons tout à profit; ce garçon-ci n'est pas sot, et je ne plains pas la soubrette qui l'aura. Il va m'en conter, laissons-le dire, pourvu qu'il m'instruise. Dorante, à part. - Cette fille-ci m'étonne, il n'y a point de femme au monde à qui sa physionomie ne fÃt honneur lions connaissance avec elle. Haut. Puisque nous sommes dans le style amical et que nous avons abjuré les façons, dis-moi, Lisette, ta maÃtresse te vaut-elle? Elle est bien hardie d'oser avoir une femme de chambre comme toi. Silvia. - Bourguignon, cette question-là m'annonce que, suivant la coutume, tu arrives avec l'intention de me dire des douceurs, n'est-il pas vrai? Dorante. - Ma foi, je n'étais pas venu dans ce dessein-là , je te l'avoue; tout valet que je suis, je n'ai jamais eu de grandes liaisons avec les soubrettes, je n'aime pas l'esprit domestique; mais à ton égard c'est une autre affaire; comment donc, tu me soumets, je suis presque timide, ma familiarité n'oserait s'apprivoiser avec toi, j'ai toujours envie d'ôter mon chapeau de dessus ma tête, et quand je te tutoie, il me semble que je jure; enfin j'ai un penchant à te traiter avec des respects qui te feraient rire. Quelle espèce de suivante es-tu donc avec ton air de princesse? Silvia. - Tiens, tout ce que tu dis avoir senti en me voyant est précisément l'histoire de tous les valets qui m'ont vue. Dorante. - Ma foi, je ne serais pas surpris quand ce serait aussi l'histoire de tous les maÃtres. Silvia. - Le trait est joli assurément; mais je te le répète encore, je ne suis point faite aux cajoleries de ceux dont la garde-robe ressemble à la tienne. Dorante. - C'est-à -dire que ma parure ne te plaÃt pas? Silvia. - Non, Bourguignon; laissons là l'amour, et soyons bons amis. Dorante. - Rien que cela? Ton petit traité n'est composé que de deux clauses impossibles. Silvia, à part. - Quel homme pour un valet! Haut. Il faut pourtant qu'il s'exécute; on m'a prédit que je n'épouserais jamais qu'un homme de condition, et j'ai juré depuis de n'en écouter jamais d'autres. Dorante. - Parbleu, cela est plaisant, ce que tu as juré pour homme, je l'ai juré pour femme, moi, j'ai fait serment de n'aimer sérieusement qu'une fille de condition. Silvia. - Ne t'écarte donc pas de ton projet. Dorante. - Je ne m'en écarte peut-être pas tant que nous le croyons, tu as l'air bien distingué, et l'on est quelquefois fille de condition sans le savoir. Silvia. - Ah, ah, ah, je te remercierais de ton éloge, si ma mère n'en faisait pas les frais. Dorante. - Eh bien, venge-t'en sur la mienne, si tu me trouves assez bonne mine pour cela. Silvia, à part. - Il le mériterait. Haut. Mais ce n'est pas là de quoi il est question; trêve de badinage, c'est un homme de condition qui m'est prédit pour époux, et je n'en rabattrai rien. Dorante. - Parbleu, si j'étais tel, la prédiction me menacerait, j'aurais peur de la vérifier, je n'ai point de foi à l'astrologie, mais j'en ai beaucoup à ton visage. Silvia, à part. - Il ne tarit point... Haut. Finiras-tu, que t'importe la prédiction puisqu'elle t'exclut? Dorante. - Elle n'a pas prédit que je ne t'aimerais point. Silvia. - Non, mais elle a dit que tu n'y gagnerais rien, et moi je te le confirme. Dorante. - Tu fais fort bien, Lisette, cette fierté-là te va à merveille, et quoiqu'elle me fasse mon procès, je suis pourtant bien aise de te la voir; je te l'ai souhaitée d'abord que je t'ai vue, il te fallait encore cette grâce-là , et je me console d'y perdre, parce que tu y gagnes. Silvia, à part. - Mais en vérité, voilà un garçon qui me surprend malgré que j'en aie... Haut. Dis-moi, qui es-tu toi qui me parles ainsi? Dorante. - Le fils d'honnêtes gens qui n'étaient pas riches. Silvia. - Va, je te souhaite de bon coeur une meilleure situation que la tienne, et je voudrais pouvoir y contribuer; la fortune a tort avec toi. Dorante. - Ma foi, l'amour a plus de tort qu'elle, j'aimerais mieux qu'il me fût permis de te demander ton coeur, que d'avoir tous les biens du monde. Silvia, à part. - Nous voilà grâce au ciel en conversation réglée. Haut. Bourguignon, je ne saurais me fâcher des discours que tu me tiens; mais je t'en prie, changeons d'entretien, venons à ton maÃtre; tu peux te passer de me parler d'amour, je pense? Dorante. - Tu pourrais bien te passer de m'en faire sentir, toi. Silvia. - Ahi, je me fâcherai, tu m'impatientes, encore une fois laisse là ton amour. Dorante. - Quitte donc ta figure. Silvia, à part. - A la fin, je crois qu'il m'amuse... Haut. Eh bien, Bourguignon, tu ne veux donc pas finir, faudra-t-il que je te quitte? A part. Je devrais déjà l'avoir fait. Dorante. - Attends, Lisette, je voulais moi-même te parler d'autre chose; mais je ne sais plus ce que c'est. Silvia. - J'avais de mon côté quelque chose à te dire; mais tu m'as fait perdre mes idées aussi, à moi. Dorante. - Je me rappelle de t'avoir demandé si ta maÃtresse te valait. Silvia. - Tu reviens à ton chemin par un détour, adieu. Dorante. - Eh non, te dis-je, Lisette, il ne s'agit ici que de mon maÃtre. Silvia. - Eh bien soit! je voulais te parler de lui aussi, et j'espère que tu voudras bien me dire confidemment ce qu'il est; ton attachement pour lui m'en donne bonne opinion, il faut qu'il ait du mérite puisque tu le sers. Dorante. - Tu me permettras peut-être bien de te remercier de ce que tu me dis là ; par exemple? Silvia. - Veux-tu bien ne prendre pas garde à l'imprudence que j'ai eue de le dire? Dorante. - Voilà encore de ces réponses qui m'emportent; fais comme tu voudras, je n'y résiste point, et je suis bien malheureux de me trouver arrêté par tout ce qu'il y a de plus aimable au monde. Silvia. - Et moi, je voudrais bien savoir comment il se fait que j'ai la bonté de t'écouter, car assurément, cela est singulier. Dorante. - Tu as raison, notre aventure est unique. Silvia, à part. - Malgré tout ce qu'il m'a dit, je ne suis point partie, je ne pars point, me voilà encore, et je réponds! En vérité, cela passe la raillerie. Haut. Adieu. Dorante. - Achevons donc ce que nous voulions dire. Silvia. - Adieu, te dis-je, plus de quartier. Quand ton maÃtre sera venu, je tâcherai en faveur de ma maÃtresse de le connaÃtre par moi-même, s'il en vaut la peine; en attendant, tu vois cet appartement, c'est le vôtre. Dorante. - Tiens, voici mon maÃtre. Scène VIII Dorante, Silvia, Arlequin Arlequin. - Ah, te voilà , Bourguignon; mon porte-manteau et toi, avez-vous été bien reçus ici? Dorante. - Il n'était pas possible qu'on nous reçût mal, Monsieur. Arlequin. - Un domestique là -bas m'a dit d'entrer ici, et qu'on allait avertir mon beau-père qui était avec ma femme. Silvia. - Vous voulez dire Monsieur Orgon et sa fille, sans doute, Monsieur? Arlequin. - Eh oui, mon beau-père et ma femme, autant vaut; je viens pour épouser, et ils m'attendent pour être mariés; cela est convenu, il ne manque plus que la cérémonie, qui est une bagatelle. Silvia. - C'est une bagatelle qui vaut bien la peine qu'on y pense. Arlequin. - Oui, mais quand on y a pensé on n'y pense plus. Silvia, bas à Dorante. - Bourguignon, on est homme de mérite à bon marché chez vous, ce me semble? Arlequin. - Que dites-vous là à mon valet, la belle? Silvia. - Rien, je lui dis seulement que je vais faire descendre Monsieur Orgon. Arlequin. - Et pourquoi ne pas dire mon beau-père, comme moi? Silvia. - C'est qu'il ne l'est pas encore. Dorante. - Elle a raison, Monsieur, le mariage n'est pas fait. Arlequin. - Eh bien, me voilà pour le faire. Dorante. - Attendez donc qu'il soit fait. Arlequin. - Pardi, voilà bien des façons pour un beau-père de la veille ou du lendemain. Silvia. - En effet, quelle si grande différence y a-t-il entre être marié ou ne l'être pas? Oui, Monsieur, nous avons tort, et je cours informer votre beau-père de votre arrivée. Arlequin. - Et ma femme aussi, je vous prie; mais avant que de partir, dites-moi une chose, vous qui êtes si jolie, n'êtes-vous pas la soubrette de l'hôtel? Silvia. - Vous l'avez dit. Arlequin. - C'est fort bien fait, je m'en réjouis croyez-vous que je plaise ici, comment me trouvez-vous? Silvia. - Je vous trouve... plaisant. Arlequin. - Bon, tant mieux, entretenez-vous dans ce sentiment-là , il pourra trouver sa place. Silvia. - Vous êtes bien modeste de vous en contenter, mais je vous quitte, il faut qu'on ait oublié d'avertir votre beau-père, car assurément il serait venu, et j'y vais. Arlequin. - Dites-lui que je l'attends avec affection. Silvia, à part. - Que le sort est bizarre! aucun de ces deux hommes n'est à sa place. Scène IX Dorante, Arlequin Arlequin. - Eh bien, Monsieur, mon commencement va bien; je plais déjà à la soubrette. Dorante. - Butor que tu es! Arlequin. - Pourquoi donc, mon entrée est si gentille! Dorante. - Tu m'avais tant promis de laisser là tes façons de parler sottes et triviales, je t'avais donné de si bonnes instructions, je ne t'avais recommandé que d'être sérieux. Va, je vois bien que je suis un étourdi de m'en être fié à toi. Arlequin. - Je ferai encore mieux dans les suites, et puisque le sérieux n'est pas suffisant, je donnerai du mélancolique, je pleurerai, s'il le faut. Dorante. - Je ne sais plus où j'en suis; cette aventure-ci m'étourdit que faut-il que je fasse? Arlequin. - Est-ce que la fille n'est pas plaisante? Dorante. - Tais-toi; voici Monsieur Orgon qui vient. Scène X Monsieur Orgon, Dorante, Arlequin Monsieur Orgon. - Mon cher Monsieur, je vous demande mille pardons de vous avoir fait attendre; mais ce n'est que de cet instant que j'apprends que vous êtes ici. Arlequin. - Monsieur, mille pardons, c'est beaucoup trop et il n'en faut qu'un quand on n'a fait qu'une faute; au surplus, tous mes pardons sont à votre service. Monsieur Orgon. - Je tâcherai de n'en avoir pas besoin. Arlequin. - Vous êtes le maÃtre, et moi votre serviteur. Monsieur Orgon. - Je suis, je vous assure, charmé de vous voir, et je vous attendais avec impatience. Arlequin. - Je serais d'abord venu ici avec Bourguignon; mais quand on arrive de voyage, vous savez qu'on est si mal bâti, et j'étais bien aise de me présenter dans un état plus ragoûtant. Monsieur Orgon. - Vous y avez fort bien réussi; ma fille s'habille, elle a été un peu indisposée; en attendant qu'elle descende, voulez-vous vous rafraÃchir? Arlequin. - Oh! je n'ai jamais refusé de trinquer avec personne. Monsieur Orgon. - Bourguignon, ayez soin de vous, mon garçon. Arlequin. - Le gaillard est gourmet, il boira du meilleur. Monsieur Orgon. - Qu'il ne l'épargne pas. Acte II Scène première Lisette, Monsieur Orgon Monsieur Orgon. - Eh bien, que me veux-tu, Lisette? Lisette. - J'ai à vous entretenir un moment. Monsieur Orgon. - De quoi s'agit-il? Lisette. - De vous dire l'état où sont les choses, parce qu'il est important que vous en soyez éclairci, afin que vous n'ayez point à vous plaindre de moi. Monsieur Orgon. - Ceci est donc bien sérieux? Lisette. - Oui, très sérieux. Vous avez consenti au déguisement de Mademoiselle Silvia, moi-même je l'ai trouvé d'abord sans conséquence, mais je me suis trompée. Monsieur Orgon. - Et de quelle conséquence est-il donc? Lisette. - Monsieur, on a de la peine à se louer soi-même, mais malgré toutes les règles de la modestie, il faut pourtant que je vous dise que si vous ne mettez ordre à ce qui arrive, votre prétendu gendre n'aura plus de coeur à donner à Mademoiselle votre fille; il est temps qu'elle se déclare, cela presse, car un jour plus tard, je n'en réponds plus. Monsieur Orgon. - Eh! d'où vient qu'il ne voudra plus de ma fille, quand il la connaÃtra, te défies-tu de ses charmes? Lisette. - Non; mais vous ne vous méfiez pas assez des miens, je vous avertis qu'ils vont leur train, et que je ne vous conseille pas de les laisser faire. Monsieur Orgon. - Je vous en fais mes compliments, Lisette. Il rit. Ah, ah, ah! Lisette. - Nous y voilà ; vous plaisantez, Monsieur, vous vous moquez de moi, j'en suis fâchée, car vous y serez pris. Monsieur Orgon. - Ne t'en embarrasse pas, Lisette, va ton chemin. Lisette. - Je vous le répète encore, le coeur de Dorante va bien vite; tenez, actuellement je lui plais beaucoup, ce soir il m'aimera, il m'adorera demain; je ne le mérite pas, il est de mauvais goût, vous en direz ce qu'il vous plaira; mais cela ne laissera pas que d'être; voyez-vous, demain je me garantis adorée. Monsieur Orgon. - Eh bien, que vous importe s'il vous aime tant, qu'il vous épouse. Lisette. - Quoi! vous ne l'en empêcheriez pas? Monsieur Orgon. - Non, d'homme d'honneur, si tu le mènes jusque-là . Lisette. - Monsieur, prenez-y garde, jusqu'ici je n'ai pas aidé à mes appas, je les ai laissé faire tout seuls; j'ai ménagé sa tête si je m'en mêle, je la renverse, il n'y aura plus de remède. Monsieur Orgon. - Renverse, ravage, brûle, enfin épouse, je te le permets si tu le peux. Lisette. - Sur ce pied-là je compte ma fortune faite. Monsieur Orgon. - Mais, dis-moi, ma fille t'a-t-elle parlé, que pense-t-elle de son prétendu? Lisette. - Nous n'avons encore guère trouvé le moment de nous parler, car ce prétendu m'obsède; mais à vue de pays, je ne la crois pas contente, je la trouve triste, rêveuse, et je m'attends bien qu'elle me priera de le rebuter. Monsieur Orgon. - Et moi, je te le défends; j'évite de m'expliquer avec elle, j'ai mes raisons pour faire durer ce déguisement; je veux qu'elle examine son futur plus à loisir. Mais le valet, comment se gouverne-t-il? ne se mêle-t-il pas d'aimer ma fille? Lisette. - C'est un original, j'ai remarqué qu'il fait l'homme de conséquence avec elle, parce qu'il est bien fait; il la regarde et soupire. Monsieur Orgon. - Et cela la fâche? Lisette. - Mais... elle rougit. Monsieur Orgon. - Bon, tu te trompes; les regards d'un valet ne l'embarrassent pas jusque-là . Lisette. - Monsieur, elle rougit. Monsieur Orgon. - C'est donc d'indignation. Lisette. - A la bonne heure. Monsieur Orgon. - En bien, quand tu lui parleras, dis-lui que tu soupçonnes ce valet de la prévenir contre son maÃtre; et si elle se fâche, ne t'en inquiète point, ce sont mes affaires. Mais voici Dorante qui te cherche apparemment. Scène II Lisette, Arlequin, Monsieur Orgon Arlequin. - Ah, je vous retrouve, merveilleuse dame, je vous demandais à tout le monde; serviteur, cher beau-père, ou peu s'en faut. Monsieur Orgon. - Serviteur Adieu, mes enfants, je vous laisse ensemble; il est bon que vous vous aimiez un peu avant que de vous marier. Arlequin. - Je ferais bien ces deux besognes-là à la fois, moi. Monsieur Orgon. - Point d'impatience, adieu. Scène III Lisette, Arlequin Arlequin. - Madame, il dit que je ne m'impatiente pas; il en parle bien à son aise; le bonhomme. Lisette. - J'ai de la peine à croire qu'il vous en coûte tant d'attendre, Monsieur, c'est par galanterie que vous faites l'impatient, à peine êtes-vous arrivé! Votre amour ne saurait être bien fort, ce n'est tout au plus qu'un amour naissant. Arlequin. - Vous vous trompez, prodige de nos jours, un amour de votre façon ne reste pas longtemps au berceau; votre premier coup d'oeil a fait naÃtre le mien, le second lui a donné des forces et le troisième l'a rendu grand garçon; tâchons de l'établir au plus vite, ayez soin de lui puisque vous êtes sa mère. Lisette. - Trouvez-vous qu'on le maltraite, est-il si abandonné? Arlequin. - En attendant qu'il soit pourvu, donnez-lui seulement votre belle main blanche, pour l'amuser un peu. Lisette. - Tenez donc, petit importun, puisqu'on ne saurait avoir la paix qu'en vous amusant. Arlequin, lui baisant la main. - Cher joujou de mon âme! cela me réjouit comme du vin délicieux, quel dommage de n'en avoir que roquille! Lisette. - Allons, arrêtez-vous, vous êtes trop avide. Arlequin. - Je ne demande qu'à me soutenir en attendant que je vive. Lisette. - Ne faut-il pas avoir de la raison? Arlequin. - De la raison! hélas, je l'ai perdue, vos beaux yeux sont les filous qui me l'ont volée. Lisette. - Mais est-il possible que vous m'aimiez tant? je ne saurais me le persuader. Arlequin. - Je ne me soucie pas de ce qui est possible, moi; mais je vous aime comme un perdu, et vous verrez bien dans votre miroir que cela est juste... Lisette. - Mon miroir ne servirait qu'à me rendre plus incrédule. Arlequin. - Ah! mignonne, adorable, votre humilité ne serait donc qu'une hypocrite! Lisette. - Quelqu'un vient à nous; c'est votre valet. Scène IV Dorante, Arlequin, Lisette Dorante. - Monsieur, pourrais-je vous entretenir un moment? Arlequin. - Non maudite soit la valetaille qui ne saurait nous laisser en repos! Lisette. - Voyez ce qu'il vous veut, Monsieur. Dorante. - Je n'ai qu'un mot à vous dire. Arlequin. - Madame, s'il en dit deux, son congé sera le troisième. Voyons? Dorante, bas à Arlequin. - Viens donc, impertinent. Arlequin, bas à Dorante. - Ce sont des injures, et non pas des mots, cela... A Lisette. Ma reine, excusez. Lisette. - Faites, faites. Dorante, bas. - Débarrasse-moi de tout ceci, ne te livre point; parais sérieux et rêveur, et même mécontent, entends-tu? Arlequin. - Oui, mon ami, ne vous inquiétez pas, et retirez-vous. Scène V Arlequin, Lisette Arlequin. - Ah! Madame, sans lui j'allais vous dire de belle choses, et je n'en trouverai plus que de communes à cette heure, hormis mon amour qui est extraordinaire. Mais à propos de mon amour, quand est-ce que le vôtre lui tiendra compagnie? Lisette. - Il faut espérer que cela viendra. Arlequin. - Et croyez-vous que cela vienne? Lisette. - La question est vive; savez-vous bien que vous m'embarrassez? Arlequin. - Que voulez-vous? Je brûle, et je crie au feu. Lisette. - S'il m'était permis de m'expliquer si vite... Arlequin. - Je suis du sentiment que vous le pouvez en conscience. Lisette. - La retenue de mon sexe ne le veut pas. Arlequin. - Ce n'est donc pas la retenue d'à présent qui donne bien d'autres permissions. Lisette. - Mais, que me demandez-vous? Arlequin. - Dites-moi un petit brin que vous m'aimez; tenez, je vous aime, moi, faites l'écho, répétez, Princesse. Lisette. - Quel insatiable! Eh bien, Monsieur, je vous aime. Arlequin. - Eh bien, Madame, je me meurs; mon bonheur me confond, j'ai peur d'en courir les champs. Vous m'aimez, cela est admirable! Lisette. - J'aurais lieu à mon tour d'être étonnée de la promptitude de votre hommage; peut-être m'aimerez-vous moins quand nous nous connaÃtrons mieux. Arlequin. - Ah, Madame, quand nous en serons là j'y perdrai beaucoup, il y aura bien à décompter. Lisette. - Vous me croyez plus de qualités que je n'en ai. Arlequin. - Et vous, Madame, vous ne savez pas les miennes; et je ne devrais vous parler qu'à genoux. Lisette. - Souvenez-vous qu'on n'est pas les maÃtres de son sort. Arlequin. - Les pères et mères font tout à leur tête. Lisette. - Pour moi, mon coeur vous aurait choisi, dans quelque état que vous eussiez été. Arlequin. - Il a beau jeu pour me choisir encore. Lisette. - Puis-je me flatter que vous êtes de même à mon égard? Arlequin. - Hélas, quand vous ne seriez que Perrette ou Margot, quand je vous aurais vue, le martinet à la main, descendre à la cave, vous auriez toujours été ma Princesse. Lisette. - Puissent de si beaux sentiments être durables! Arlequin. - Pour les fortifier de part et d'autre, jurons-nous de nous aimer toujours, en dépit de toutes les fautes d'orthographe que vous aurez faites sur mon compte. Lisette. - J'ai plus d'intérêt à ce serment-là que vous, et je le fais de tout mon coeur. Arlequin se met à genoux. - Votre bonté m'éblouit, et je me prosterne devant elle. Lisette. - Arrêtez-vous, je ne saurais vous souffrir dans cette posture-là , je serais ridicule de vous y laisser; levez-vous. Voilà encore quelqu'un. Scène VI Lisette, Arlequin, Silvia Lisette. - Que voulez-vous, Lisette? Silvia. - J'aurais à vous parler, Madame. Arlequin. - Ne voilà -t-il pas! Hé, ma mie revenez dans un quart d'heure, allez, les femmes de chambre de mon pays n'entrent point qu'on ne les appelle. Silvia. - Monsieur, il faut que je parle à Madame. Arlequin. - Mais voyez l'opiniâtre soubrette! Reine de ma vie, renvoyez-la. Retournez-vous-en, ma fille. Nous avons ordre de nous aimer avant qu'on nous marie, n'interrompez point nos fonctions. Lisette. - Ne pouvez-vous pas revenir dans un moment, Lisette? Silvia. - Mais, Madame... Arlequin. - Mais! ce mais-là n'est bon qu'à me donner la fièvre. Silvia, à part les premiers mots. - Ah le vilain homme! Madame, je vous assure que cela est pressé. Lisette. - Permettez donc que je m'en défasse, Monsieur. Arlequin. - Puisque le diable le veut, et elle aussi... patience... je me promènerai en attendant qu'elle ait fait. Ah, les sottes gens que nos gens! Scène VII Silvia, Lisette Silvia. - Je vous trouve admirable de ne pas le renvoyer tout d'un coup, et de me faire essuyer les brutalités de cet animal-là . Lisette. - Pardi, Madame, je ne puis pas jouer deux rôles à la fois; il faut que je paraisse, ou la maÃtresse, ou la suivante, que j'obéisse ou que j'ordonne. Silvia. - Fort bien; mais puisqu'il n'y est plus, écoutez-moi comme votre maÃtresse vous voyez bien que cet homme-là ne me convient point. Lisette. - Vous n'avez pas eu le temps de l'examiner beaucoup. Silvia. - Etes-vous folle avec votre examen? Est-il nécessaire de le voir deux fois pour juger du peu de convenance? En un mot, je n'en veux point. Apparemment que mon père n'approuve pas la répugnance qu'il me voit, car il me fuit, et ne me dit mot; dans cette conjoncture, c'est à vous à me tirer tout doucement d'affaire, en témoignant adroitement à ce jeune homme que vous n'êtes pas dans le goût de l'épouser. Lisette. - Je ne saurais, Madame. Silvia. - Vous ne sauriez! Et qu'est-ce qui vous en empêche? Lisette. - Monsieur Orgon me l'a défendu. Silvia. - Il vous l'a défendu! Mais je ne reconnais point mon père à ce procédé-là . Lisette. - Positivement défendu. Silvia. - Eh bien, je vous charge de lui dire mes dégoûts, et de l'assurer qu'ils sont invincibles; je ne saurais me persuader qu'après cela il veuille pousser les choses plus loin. Lisette. - Mais, Madame, le futur, qu'a-t-il donc de si désagréable, de si rebutant? Silvia. - Il me déplaÃt, vous dis-je, et votre peu de zèle aussi. Lisette. - Donnez-vous le temps de voir ce qu'il est, voilà tout ce qu'on vous demande. Silvia. - Je le hais assez sans prendre du temps pour le haïr davantage. Lisette. - Son valet qui fait l'important ne vous aurait-il point gâté l'esprit sur son compte? Silvia. - Hum, la sotte! son valet a bien affaire ici! Lisette. - C'est que je me méfie de lui, car il est raisonneur. Silvia. - Finissez vos portraits, on n'en a que faire; j'ai soin que ce valet me parle peu, et dans le peu qu'il m'a dit, il ne m'a jamais rien dit que de très sage. Lisette. - Je crois qu'il est homme à vous avoir conté des histoires maladroites, pour faire briller son bel esprit. Silvia. - Mon déguisement ne m'expose-t-il pas à m'entendre dire de jolies choses! A qui en avez-vous? D'où vous vient la manie d'imputer à ce garçon une répugnance à laquelle il n'a point de part? Car enfin, vous m'obligez à le justifier; il n'est pas question de le brouiller avec son maÃtre, ni d'en faire un fourbe, pour me faire, moi, une imbécile qui écoute ses histoires. Lisette. - Oh, Madame, dès que vous le défendez sur ce ton-là , et que cela va jusqu'à vous fâcher, je n'ai plus rien à dire. Silvia. - Dès que je le défends sur ce ton-là ! Qu'est-ce que c'est que le ton dont vous dites cela vous-même? Qu'entendez-vous par ce discours, que se passe-t-il dans votre esprit? Lisette. - Je dis, Madame, que je ne vous ai jamais vue comme vous êtes, et que je ne conçois rien à votre aigreur. Eh bien, si ce valet n'a rien dit, à la bonne heure, il ne faut pas vous emporter pour le justifier, je vous crois, voilà qui est fini, je ne m'oppose pas à la bonne opinion que vous en avez, moi. Silvia. - Voyez-vous le mauvais esprit, comme elle tourne les choses! Je me sens dans une indignation... qui... va jusqu'aux larmes. Lisette. - En quoi donc, Madame? Quelle finesse entendez-vous à ce que je dis? Silvia. - Moi, j'y entends finesse! moi, je vous querelle pour lui! j'ai bonne opinion de lui! Vous me manquez de respect jusque-là ! Bonne opinion, juste ciel! bonne opinion! Que faut-il que je réponde à cela? Qu'est-ce que cela veut dire, à qui parlez-vous? Qui est-ce qui est à l'abri de ce qui m'arrive, où en sommes-nous? Lisette. - Je n'en sais rien, mais je ne reviendrai de longtemps de la surprise où vous me jetez. Silvia. - Elle a des façons de parler qui me mettent hors de moi; retirez-vous, vous m'êtes insupportable, laissez-moi, je prendrai d'autres mesures. Scène VIII Silvia Silvia. - Je frissonne encore de ce que je lui ai entendu dire; avec quelle impudence les domestiques ne nous traitent-ils pas dans leur esprit? Comme ces gens-là vous dégradent! Je ne saurais m'en remettre, je n'oserais songer aux termes dont elle s'est servie, ils me font toujours peur. Il s'agit d'un valet ah l'étrange chose! Ecartons l'idée dont cette insolente est venue me noircir l'imagination. Voici Bourguignon, voilà cet objet en question pour lequel je m'emporte; mais ce n'est pas sa faute, le pauvre garçon, et je ne dois pas m'en prendre à lui. Scène IX Dorante, Silvia Dorante. - Lisette, quelque éloignement que tu aies pour moi, je suis forcé de te parler, je crois que j'ai à me plaindre de toi. Silvia. - Bourguignon, ne nous tutoyons plus, je t'en prie. Dorante. - Comme tu voudras. Silvia. - Tu n'en fais pourtant rien. Dorante. - Ni toi non plus, tu me dis je t'en prie. Silvia. - C'est que cela m'est échappé. Dorante. - Eh bien, crois-moi, parlons comme nous pourrons; ce n'est pas la peine de nous gêner pour le peu de temps que nous avons à nous voir. Silvia. - Est-ce que ton maÃtre s'en va? Il n'y aurait pas grande perte. Dorante. - Ni à moi non plus, n'est-il pas vrai? J'achève ta pensée. Silvia. - Je l'achèverais bien moi-même si j'en avais envie mais je ne songe pas à toi. Dorante. - Et moi, je ne te perds point de vue. Silvia. - Tiens, Bourguignon, une bonne fois pour toutes, demeure, va-t'en, reviens, tout cela doit m'être indifférent, et me l'est en effet, je ne te veux ni bien ni mal, je ne te hais, ni ne t'aime, ni ne t'aimerai, à moins que l'esprit ne me tourne. Voilà mes dispositions, ma raison ne m'en permet point d'autres, et je devrais me dispenser de te le dire. Dorante. - Mon malheur est inconcevable, tu m'ôtes peut-être tout le repos de ma vie. Silvia. - Quelle fantaisie il s'est allé mettre dans l'esprit! Il me fait de la peine reviens à toi; tu me parles, je te réponds, c'est beaucoup, c'est trop même, tu peux m'en croire, et si tu étais instruit, en vérité, tu serais content de moi, tu me trouverais d'une bonté sans exemple, d'une bonté que je blâmerais dans une autre. Je ne me la reproche pourtant pas, le fond de mon coeur me rassure, ce que je fais est louable, c'est par générosité que je te parle; mais il ne faut pas que cela dure, ces générosités-là ne sont bonnes qu'en passant, et je ne suis pas faite pour me rassurer toujours sur l'innocence de mes intentions; à la fin, cela ne ressemblerait plus à rien. Ainsi finissons, Bourguignon; finissons je t'en prie; qu'est-ce que cela signifie? c'est se moquer, allons, qu'il n'en soit plus parlé. Dorante. - Ah, ma chère Lisette, que je souffre! Silvia. - Venons à ce que tu voulais me dire; tu te plaignais de moi quand tu es entré, de quoi était-il question? Dorante. - De rien, d'une bagatelle, j'avais envie de te voir, et je crois que je n'ai pris qu'un prétexte. Silvia, à part. - Que dire à cela? Quand je m'en fâcherais, il n'en serait ni plus ni moins. Dorante. - Ta maÃtresse en partant a paru m'accuser de t'avoir parlé au désavantage de mon maÃtre. Silvia. - Elle se l'imagine, et si elle t'en parle encore, tu peux nier hardiment, je me charge du reste. Dorante. - Eh, ce n'est pas cela qui m'occupe! Si tu n'as que cela à me dire, nous n'avons plus que faire ensemble. Dorante. - Laisse-moi du moins le plaisir de te voir. Silvia. - Le beau motif qu'il me fournit là ! J'amuserai la passion de Bourguignon! Le souvenir de tout ceci me fera bien rire un jour. Dorante. - Tu me railles, tu as raison, je ne sais ce que je dis, ni ce que je te demande. Adieu. Silvia. - Adieu, tu prends le bon parti... Mais, à propos de tes adieux, il me reste encore une chose à savoir vous partez, m'as-tu dit, cela est-il sérieux? Dorante. - Pour moi, il faut que je parte, ou que la tête me tourne. Silvia. - Je ne t'arrêtais pas pour cette réponse-là , par exemple. Dorante. - Et je n'ai fait qu'une faute, c'est de n'être pas parti dès que je t'ai vue. Silvia, à part. - J'ai besoin à tout moment d'oublier que je l'écoute. Dorante. - Si tu savais, Lisette, l'état où je me trouve... Silvia. - Oh, il n'est pas si curieux à savoir que le mien, je t'en assure. Dorante. - Que peux-tu me reprocher? Je ne me propose pas de te rendre sensible. Silvia. - Il ne faudrait pas s'y fier. Dorante. - Et que pourrais-je espérer en tâchant de me faire aimer? hélas! quand même j'aurais ton coeur... Silvia. - Que le ciel m'en préserve! quand tu l'aurais, tu ne le saurais pas, et je ferais si bien que je ne le saurais pas moi-même tenez, quelle idée il lui vient là ! Dorante. - Il est donc bien vrai que tu ne me hais, ni ne m'aimes, ni ne m'aimeras? Silvia. - Sans difficulté. Dorante. - Sans difficulté! Qu'ai-je donc de si affreux? Silvia. - Rien, ce n'est pas là ce qui te nuit. Dorante. - Eh bien, chère Lisette, dis-le-moi cent fois, que tu ne m'aimeras point. Silvia. - Oh, je te l'ai assez dit, tâche de me croire. Dorante. - Il faut que je le croie! Désespère une passion dangereuse, sauve-moi des effets que j'en crains; tu ne me hais, ni ne m'aimes, ni ne m'aimeras! accable mon coeur de cette certitude-là . J'agis de bonne foi, donne-moi du secours contre moi-même, il m'est nécessaire, je te le demande à genoux. Il se jette à genoux. Dans ce moment, M. Orgon et Mario entrent et ne disent mot. Silvia. - Ah, nous y voilà ! il ne manquait plus que cette façon-là à mon aventure; que je suis malheureuse! c'est ma facilité qui le place là ; lève-toi donc. Bourguignon, je t'en conjure; il peut venir quelqu'un. Je dirai ce qu'il te plaira, que me veux-tu? je ne te hais point, lève-toi, je t'aimerais si je pouvais, tu ne me déplais point, cela doit te suffire. Dorante. - Quoi! Lisette, si je n'étais pas ce que je suis, si j'étais riche, d'une condition honnête, et que je t'aimasse autant que je t'aime, ton coeur n'aurait point de répugnance pour moi? Silvia. - Assurément. Dorante. - Tu ne me haïrais pas, tu me souffrirais? Silvia. - Volontiers, mais lève-toi. Dorante. - Tu parais le dire sérieusement; et si cela est, ma raison est perdue. Silvia. - Je dis ce que tu veux, et tu ne te lèves point. Scène X Monsieur Orgon, Mario, Silvia, Dorante Monsieur Orgon. - C'est bien dommage de vous interrompre, cela va à merveille, mes enfants, courage! Silvia. - Je ne saurais empêcher ce garçon de se mettre à genoux, Monsieur, je ne suis pas en état de lui en imposer, je pense. Monsieur Orgon. - Vous vous convenez parfaitement bien tous deux; mais j'ai à te dire un mot, Lisette, et vous reprendrez votre conversation quand nous serons partis vous le voulez bien, Bourguignon? Dorante. - Je me retire, Monsieur. Monsieur Orgon. - Allez, et tâchez de parler de votre maÃtre avec un peu plus de ménagement que vous ne faites. Dorante. - Moi, Monsieur! Mario. - Vous-même, mons Bourguignon; vous ne brillez pas trop dans le respect que vous avez pour votre maÃtre, dit-on. Dorante. - Je ne sais ce qu'on veut dire. Monsieur Orgon. - Adieu, adieu; vous vous justifierez une autre fois. Scène XI Silvia, Mario, Monsieur Orgon Monsieur Orgon. - Eh, bien, Silvia, vous ne nous regardez pas, vous avez l'air tout embarrassé. Silvia. - Moi, mon père! et où serait le motif de mon embarras? Je suis, grâce au ciel, comme à mon ordinaire; je suis fâchée de vous dire que c'est une idée. Mario. - Il y a quelque chose, ma soeur, il y a quelque chose. Silvia. - Quelque chose dans votre tête, à la bonne heure, mon frère; mais, pour dans la mienne, il n'y a que l'étonnement de ce que vous dites. Monsieur Orgon. - C'est donc ce garçon qui vient de sortir qui t'inspire cette extrême antipathie que tu as pour son maÃtre? Silvia. - Qui? le domestique de Dorante? Monsieur Orgon. - Oui, le galant Bourguignon. Silvia. - Le galant Bourguignon, dont je ne savais pas l'épithète, ne me parle pas de lui. Monsieur Orgon. - Cependant, on prétend que c'est lui qui le détruit auprès de toi, et c'est sur quoi j'étais bien aise de te parler. Silvia. - Ce n'est pas la peine, mon père, et personne au monde que son maÃtre ne m'a donné l'aversion naturelle que j'ai pour lui. Mario. - Ma foi, tu as beau dire, ma soeur, elle est trop forte pour être si naturelle, et quelqu'un y a aidé. Silvia, avec vivacité. - Avec quel air mystérieux vous me dites cela, mon frère! Et qui est donc ce quelqu'un qui y a aidé? Voyons. Mario. - Dans quelle humeur es-tu, ma soeur, comme tu t'emportes! Silvia. - C'est que je suis bien lasse de mon personnage, et je me serais déjà démasquée si je n'avais pas craint de fâcher mon père. Monsieur Orgon. - Gardez-vous-en bien, ma fille, je viens ici pour vous le recommander. Puisque j'ai eu la complaisance de vous permettre votre déguisement, il faut, s'il vous plaÃt, que vous ayez celle de suspendre votre jugement sur Dorante, et de voir si l'aversion qu'on vous a donnée pour lui est légitime. Silvia. - Vous ne m'écoutez donc point, mon père! Je vous dis qu'on ne me l'a point donnée. Mario. - Quoi! ce babillard qui vient de sortir ne t'a pas un peu dégoûtée de lui? Silvia, avec feu. - Que vos discours sont désobligeants! M'a dégoûtée de lui, dégoûtée! J'essuie des expressions bien étranges; je n'entends plus que des choses inouïes, qu'un langage inconcevable; j'ai l'air embarrassé, il y a quelque chose, et puis c'est le galant Bourguignon qui m'a dégoûtée, c'est tout ce qui vous plaira, mais je n'y entends rien. Mario. - Pour le coup, c'est toi qui es étrange. A qui en as-tu donc? D'où vient que tu es si fort sur le qui-vive, dans quelle idée nous soupçonnes-tu? Silvia. - Courage, mon frère, par quelle fatalité aujourd'hui ne pouvez-vous me dire un mot qui ne me choque? Quel soupçon voulez-vous qui me vienne? Avez-vous des visions? Monsieur Orgon. - Il est vrai que tu es si agitée que je ne te reconnais point non plus. Ce sont apparemment ces mouvements-là qui sont cause que Lisette nous a parlé comme elle a fait; elle accusait ce valet de ne t'avoir pas entretenue à l'avantage de son maÃtre, et Madame, nous a-t-elle dit, l'a défendu contre moi avec tant de colère, que j'en suis encore toute surprise, et c'est sur ce mot de surprise que nous l'avons querellée; mais ces gens-là ne savent pas la conséquence d'un mot. Silvia. - L'impertinente! y a-t-il rien de plus haïssable que cette fille-là ? J'avoue que je me suis fâchée par un esprit de justice pour ce garçon. Mario. - Je ne vois point de mal à cela. Silvia. - Y a-t-il rien de plus simple? Quoi, parce que je suis équitable, que je veux qu'on ne nuise à personne, que je veux sauver un domestique du tort qu'on peut lui faire auprès de son maÃtre, on dit que j'ai des emportements, des fureurs dont on est surprise un moment après un mauvais esprit raisonne, il faut se fâcher, il faut la faire taire, et prendre mon parti contre elle à cause de la conséquence de ce qu'elle dit? Mon parti! J'ai donc besoin qu'on me défende, qu'on me justifie? On peut donc mal interpréter ce que je fais? Mais que fais-je? de quoi m'accuse-t-on? Instruisez-moi, je vous en conjure; cela est-il sérieux, me joue-t-on, se moque-t-on de moi? Je ne suis pas tranquille. Monsieur Orgon. - Doucement donc. Silvia. - Non, Monsieur, il n'y a point de douceur qui tienne. Comment donc, des surprises, des conséquences! Eh qu'on s'explique, que veut-on dire? On accuse ce valet, et on a tort; vous vous trompez tous, Lisette est une folle, il est innocent, et voilà qui est fini; pourquoi donc m'en reparler encore? Car je suis outrée! Monsieur Orgon. - Tu te retiens, ma fille, tu aurais grande envie de me quereller aussi; mais faisons mieux, il n'y a que ce valet qui est suspect ici, Dorante n'a qu'à le chasser. Silvia. - Quel malheureux déguisement! Surtout que Lisette ne m'approche pas, je la hais plus que Dorante. Monsieur Orgon. - Tu la verras si tu veux, mais tu dois être charmée que ce garçon s'en aille, car il t'aime, et cela t'importune assurément. Silvia. - Je n'ai point à m'en plaindre, il me prend pour une suivante, et il me parle sur ce ton-là ; mais il ne me dit pas ce qu'il veut, j'y mets bon ordre. Mario. - Tu n'en es pas tant la maÃtresse que tu le dis bien. Monsieur Orgon. - Ne l'avons-nous pas vu se mettre à genoux malgré toi? N'as-tu pas été obligée, pour le faire lever, de lui dire qu'il ne te déplaisait pas? Silvia, à part. - J'étouffe. Mario. - Encore a-t-il fallu, quand il t'a demandé si tu l'aimerais, que tu aies tendrement ajouté volontiers, sans quoi il y serait encore. Silvia. - L'heureuse apostille, mon frère! mais comme l'action m'a déplu, la répétition n'en est pas aimable. Ah çà , parlons sérieusement, quand finira la comédie que vous donnez sur mon compte? Monsieur Orgon. - La seule chose que j'exige de toi, ma fille, c'est de ne te déterminer à le refuser qu'avec connaissance de cause; attends encore, tu me remercieras du délai que je demande, je t'en réponds. Mario. - Tu épouseras Dorante, et même avec inclination, je te le prédis... Mais, mon père, je vous demande grâce pour le valet. Silvia. - Pourquoi grâce? et moi je veux qu'il sorte. Monsieur Orgon. - Son maÃtre en décidera, allons-nous-en. Mario. - Adieu, adieu ma soeur, sans rancune. Scène XII Silvia, seule; Dorante, qui vient peu après. Silvia. - Ah, que j'ai le coeur serré! Je ne sais ce qui se mêle à l'embarras où je me trouve, toute cette aventure-ci m'afflige, je me défie de tous les visages, je ne suis contente de personne, je ne le suis pas de moi-même. Dorante. - Ah, je te cherchais, Lisette. Silvia. - Ce n'était pas la peine de me trouver, car je te fuis, moi. Dorante, l'empêchant de sortir. - Arrête donc, Lisette, j'ai à te parler pour la dernière fois, il s'agit d'une chose de conséquence qui regarde tes maÃtres. Silvia. - Va la dire à eux-mêmes, je ne te vois jamais que tu ne me chagrines, laisse-moi. Dorante. - Je t'en offre autant; mais écoute-moi, te dis-je, tu vas voir les choses bien changer de face, par ce que je te vais dire. Silvia. - Eh bien, parle donc, je t'écoute, puisqu'il est arrêté que ma complaisance pour toi sera éternelle. Dorante. - Me promets-tu le secret? Silvia. - Je n'ai jamais trahi personne. Dorante. - Tu ne dois la confidence que je vais te faire qu'à l'estime que j'ai pour toi. Silvia. - Je le crois; mais tâche de m'estimer sans me le dire, car cela sent le prétexte. Dorante. - Tu te trompes, Lisette tu m'as promis le secret, achevons. Tu m'as vu dans de grands mouvements, je n'ai pu me défendre de t'aimer. Silvia. - Nous y voilà ; je me défendrai bien de t'entendre, moi; adieu. Dorante. - Reste, ce n'est plus Bourguignon qui te parle. Silvia. - Eh, qui es-tu donc? Dorante. - Ah, Lisette! c'est ici où tu vas juger des peines qu'a dû ressentir mon coeur. Silvia. - Ce n'est pas à ton coeur à qui je parle, c'est à toi. Dorante. - Personne ne vient-il? Silvia. - Non. Dorante. - L'état où sont toutes les choses me force à te le dire, je suis trop honnête homme pour n'en pas arrêter le cours. Silvia. - Soit. Dorante. - Sache que celui qui est avec ta maÃtresse n'est pas ce qu'on pense. Silvia, vivement. - Qui est-il donc? Dorante. - Un valet. Silvia. - Après? Dorante. - C'est moi qui suis Dorante. Silvia, à part. - Ah! je vois clair dans mon coeur. Dorante. - Je voulais sous cet habit pénétrer un peu ce que c'était que ta maÃtresse, avant de l'épouser. Mon père, en partant, me permit ce que j'ai fait, et l'événement m'en paraÃt un songe je hais la maÃtresse dont je devais être l'époux, et j'aime la suivante qui ne devait trouver en moi qu'un nouveau maÃtre. Que faut-il que je fasse à présent? Je rougis pour elle de le dire, mais ta maÃtresse a si peu de goût qu'elle est éprise de mon valet au point qu'elle l'épousera si on la laisse faire. Quel parti prendre? Silvia; à part. - Cachons-lui qui je suis... Haut. Votre situation est neuve assurément! Mais, Monsieur, je vous fais d'abord mes excuses de tout ce que mes discours ont pu avoir d'irrégulier dans nos entretiens. Dorante, vivement. - Tais-toi, Lisette; tes excuses me chagrinent, elles me rappellent la distance qui nous sépare, et ne me la rendent que plus douloureuse. Silvia. - Votre penchant pour moi est-il si sérieux? m'aimez-vous jusque-là ? Dorante. - Au point de renoncer à tout engagement, puisqu'il ne m'est pas permis d'unir mon sort au tien; et dans cet état, la seule douceur que je pouvais goûter, c'était de croire que tu ne me haïssais pas. Silvia. - Un coeur qui m'a choisie dans la condition où je suis, est assurément bien digne qu'on l'accepte, et je le payerais volontiers du mien, si je ne craignais pas de le jeter dans un engagement qui lui ferait tort. Dorante. - N'as-tu pas assez de charmes, Lisette? y ajoutes-tu encore la noblesse avec laquelle tu me parles? Silvia. - J'entends quelqu'un, patientez encore sur l'article de votre valet, les choses n'iront pas si vite, nous nous reverrons, et nous chercherons les moyens de vous tirer d'affaire. Dorante. - Je suivrai tes conseils. Il sort. Silvia. - Allons, j'avais grand besoin que ce fût là Dorante. Scène XIII Silvia, Mario Mario. - Je viens te retrouver, ma soeur nous t'avons laissée dans des inquiétudes qui me touchent; je veux t'en tirer, écoute-moi. Silvia, vivement. - Ah vraiment, mon frère, il y a bien d'autres nouvelles! Mario. - Qu'est-ce que c'est? Silvia. - Ce n'est point Bourguignon, mon frère, c'est Dorante. Mario. - Duquel parlez-vous donc? Silvia. - De lui, vous dis-je, je viens de l'apprendre tout à l'heure, il sort, il me l'a dit lui-même. Mario. - Qui donc? Silvia. - Vous ne m'entendez donc pas? Mario. - Si j'y comprends rien, je veux mourir. Silvia. - Venez, sortons d'ici, allons trouver mon père, il faut qu'il le sache; j'aurais besoin de vous aussi, mon frère il me vient de nouvelles idées, il faudra feindre de m'aimer, vous en avez déjà dit quelque chose en badinant; mais surtout gardez bien le secret, je vous en prie... Mario. - Oh je le garderai bien, car je ne sais ce que c'est. Silvia. - Allons, mon frère, venez, ne perdons point de temps; il n'est jamais rien arrivé d'égal à cela! Mario. - Je prie le ciel qu'elle n'extravague pas. Acte III Scène première Dorante, Arlequin Arlequin. - Hélas, Monsieur, mon très honoré maÃtre, je vous en conjure. Dorante. - Encore? Arlequin. - Ayez compassion de ma bonne aventure, ne portez point guignon à mon bonheur qui va son train si rondement, ne lui fermez point le passage. Dorante. - Allons donc, misérable, je crois que tu te moques de moi! Tu mériterais cent coups de bâton. Arlequin. - Je ne les refuse point, si je les mérite; mais quand je les aurai reçus, permettez-moi d'en mériter d'autres voulez-vous que j'aille chercher le bâton? Dorante. - Maraud! Arlequin. - Maraud, soit, mais cela n'est point contraire à faire fortune. Dorante. - Ce coquin! quelle imagination il lui prend! Arlequin. - Coquin est encore bon, il me convient aussi un maraud n'est point déshonoré d'être appelé coquin; mais un coquin peut faire un bon mariage. Dorante. - Comment, insolent, tu veux que je laisse un honnête homme dans l'erreur, et que je souffre que tu épouses sa fille sous mon nom? Ecoute, si tu me parles encore de cette impertinence-là , dès que j'aurai averti Monsieur Orgon de ce que tu es, je te chasse, entends-tu? Arlequin. - Accommodons-nous cette demoiselle m'adore, elle m'idolâtre; si je lui dis mon état de valet, et que, nonobstant, son tendre coeur soit toujours friand de la noce avec moi, ne laisserez-vous pas jouer les violons? Dorante. - Dès qu'on te connaÃtra, je ne m'en embarrasse plus. Arlequin. - Bon, et je vais de ce pas prévenir cette généreuse personne sur mon habit de caractère, j'espère que ce ne sera pas un galon de couleur qui nous brouillera ensemble, et que son amour me fera passer à la table en dépit du sort qui ne m'a mis qu'au buffet. Scène II Dorante seul, et ensuite Mario Dorante. - Tout ce qui se passe ici, tout ce qui m'y est arrivé à moi-même est incroyable... Je voudrais pourtant bien voir Lisette, et savoir le succès de ce qu'elle m'a promis de faire auprès de sa maÃtresse pour me tirer d'embarras. Allons voir si je pourrai la trouver seule. Mario. - Arrêtez, Bourguignon, j'ai un mot à vous dire. Dorante. - Qu'y a-t-il pour votre service, Monsieur? Mario. - Vous en contez à Lisette? Dorante. - Elle est si aimable, qu'on aurait de la peine à ne lui pas parler d'amour. Mario. - Comment reçoit-elle ce que vous lui dites? Dorante. - Monsieur, elle en badine. Mario. - Tu as de l'esprit, ne fais-tu pas l'hypocrite? Dorante. - Non; mais qu'est-ce que cela vous fait? Supposé que Lisette eût du goût pour moi... Mario. - Du goût pour lui! où prenez-vous vos termes? Vous avez le langage bien précieux pour un garçon de votre espèce. Dorante. - Monsieur, je ne saurais parler autrement. Mario. - C'est apparemment avec ces petites délicatesses-là que vous attaquez Lisette; cela imite l'homme de condition. Dorante. - Je vous assure, Monsieur, que je n'imite personne; mais sans doute que vous ne venez pas exprès pour me traiter de ridicule, et vous aviez autre chose à me dire, nous parlions de Lisette, de mon inclination pour elle et de l'intérêt que vous y prenez. Mario. - Comment, morbleu! il y a déjà un ton de jalousie dans ce que tu me réponds; modère-toi un peu. Eh bien, tu me disais qu'en supposant que Lisette eût du goût pour toi... Après? Dorante. - Pourquoi faudrait-il que vous le sussiez, Monsieur? Mario. - Ah, le voici c'est que malgré le ton badin que j'ai pris tantôt, je serais très fâché qu'elle t'aimât; c'est que sans autre raisonnement, je te défends de t'adresser davantage à elle; non pas dans le fond que je craigne qu'elle t'aime, elle me paraÃt avoir le coeur trop haut pour cela, mais c'est qu'il me déplaÃt à moi d'avoir Bourguignon pour rival. Dorante. - Ma foi, je vous crois, car Bourguignon, tout Bourguignon qu'il est, n'est pas même content que vous soyez le sien. Mario. - Il prendra patience. Dorante. - Il faudra bien; mais Monsieur, vous l'aimez donc beaucoup? Mario. - Assez pour m'attacher sérieusement à elle, dès que j'aurai pris de certaines mesures; comprends-tu ce que cela signifie? Dorante. - Oui, je crois que je suis au fait; et sur ce pied-là vous êtes aimé sans doute? Mario. - Qu'en penses-tu? Est-ce que je ne vaux pas la peine de l'être? Dorante. - Vous ne vous attendez pas à être loué par vos propres rivaux, peut-être? Mario. - La réponse est de bon sens, je te la pardonne; mais je suis bien mortifié de ne pouvoir pas dire qu'on m'aime, et je ne le dis pas pour t'en rendre compte, comme tu le crois bien, mais c'est qu'il faut dire la vérité. Dorante. - Vous m'étonnez, Monsieur, Lisette ne sait donc pas vos desseins? Mario. - Lisette sait tout le bien que je lui veux, et n'y paraÃt pas sensible; mais j'espère que la raison me gagnera son coeur. Adieu, retire-toi sans bruit. Son indifférence pour moi, malgré tout ce que je lui offre, doit te consoler du sacrifice que tu me feras... Ta livrée n'est pas propre à faire pencher la balance en ta faveur, et tu n'es pas fait pour lutter contre moi. Scène III Silvia, Dorante, Mario Mario. - Ah, te voilà , Lisette? Silvia. - Qu'avez-vous, Monsieur, vous me paraissez ému? Mario. - Ce n'est rien, je disais un mot à Bourguignon. Silvia. - Il est triste, est-ce que vous le querelliez? Dorante. - Monsieur m'apprend qu'il vous aime, Lisette. Silvia. - Ce n'est pas ma faute. Dorante. - Et me défend de vous aimer. Silvia. - Il me défend donc de vous paraÃtre aimable? Mario. - Je ne saurais empêcher qu'il ne t'aime, belle Lisette, mais je ne veux pas qu'il te le dise. Silvia. - Il ne me le dit plus, il ne fait que me le répéter. Mario. - Du moins ne te le répétera-t-il pas quand je serai présent; retirez-vous, Bourguignon. Dorante. - J'attends qu'elle me l'ordonne. Mario. - Encore? Silvia. - Il dit qu'il attend, ayez donc patience. Dorante. - Avez-vous de l'inclination pour Monsieur? Silvia. - Quoi, de l'amour? oh, je crois qu'il ne sera pas nécessaire qu'on me le défende. Dorante. - Ne me trompez-vous pas? Mario. - En vérité, je joue ici un joli personnage; qu'il sorte donc. A qui est-ce que je parle? Dorante. - A Bourguignon, voilà tout. Mario. - Eh bien, qu'il s'en aille! Dorante, à part. - Je souffre. Silvia. - Cédez, puisqu'il se fâche. Dorante, bas à Silvia. - Vous ne demandez peut-être pas mieux? Mario. - Allons, finissons. Dorante. - Vous ne m'aviez pas dit cet amour-là , Lisette. Scène IV Monsieur Orgon, Mario, Silvia Silvia. - Si je n'aimais pas cet homme-là , avouons que je serais bien ingrate. Mario, riant. - Ah! ah! ah! ah! Monsieur Orgon. - De quoi riez-vous, Mario? Mario. - De la colère de Dorante qui sort, et que j'ai obligé de quitter Lisette. Silvia. - Mais que vous a-t-il dit dans le petit entretien que vous avez eu tête à tête avec lui? Mario. - Je n'ai jamais vu d'homme ni plus intrigué ni de plus mauvaise humeur. Monsieur Orgon. - Je ne suis pas fâché qu'il soit la dupe de son propre stratagème, et d'ailleurs, à le bien prendre il n'y a rien de si flatteur ni de plus obligeant pour lui que tout ce que tu as fait jusqu'ici; ma fille; mais en voilà assez. Mario. - Mais où en est-il précisément, ma soeur? Silvia. - Hélas, mon frère, je vous avoue que j'ai lieu d'être contente. Mario. - Hélas, mon frère, me dit-elle! Sentez-vous cette paix douce qui se mêle à ce qu'elle dit? Monsieur Orgon. - Quoi, ma fille, tu espères qu'il ira jusqu'à t'offrir sa main dans le déguisement où te voilà ? Silvia. - Oui, mon cher père, je l'espère. Mario. - Friponne que tu es, avec ton cher père! tu ne nous grondes plus à présent, tu nous dis des douceurs. Silvia. - Vous ne me passez rien. Mario. - Ah! ah! je prends ma revanche; tu m'as tantôt chicané sur mes expressions, il faut bien à mon tour que je badine un peu sur les tiennes; ta joie est bien aussi divertissante que l'était ton inquiétude. Monsieur Orgon. - Vous n'aurez point à vous plaindre de moi, ma fille, j'acquiesce à tout ce qui vous plaÃt. Silvia. - Ah, Monsieur, si vous saviez combien je vous aurai d'obligation! Dorante et moi, nous sommes destinés l'un à l'autre, il doit m'épouser; si vous saviez combien je lui tiendrai compte de ce qu'il fait aujourd'hui pour moi, combien mon coeur gardera le souvenir de l'excès de tendresse qu'il me montre! si vous saviez combien tout ceci va rendre notre union aimable! Il ne pourra jamais se rappeler notre histoire sans m'aimer, je n'y songerai jamais que je ne l'aime, vous avez fondé notre bonheur pour la vie, en me laissant faire; c'est un mariage unique; c'est une aventure dont le seul récit est attendrissant; c'est le coup de hasard le plus singulier, le plus heureux, le plus... Mario. - Ah! ah! ah! que ton coeur a de caquet, ma soeur, quelle éloquence! Monsieur Orgon. - Il faut convenir que le régal que tu te donnes est charmant, surtout si tu achèves. Silvia. - Cela vaut fait, Dorante est vaincu, j'attends mon captif. Mario. - Ses fers seront plus dorés qu'il ne pense; mais je lui crois l'âme en peine, et j'ai pitié de ce qu'il souffre. Silvia. - Ce qui lui en coûte à se déterminer ne me le rend que plus estimable il pense qu'il chagrinera son père en m'épousant, il croit trahir sa fortune et sa naissance. Voilà de grands sujets de réflexions je serai charmée de triompher. Mais il faut que j'arrache ma victoire, et non pas qu'il me la donne je veux un combat entre l'amour et la raison. Mario. - Et que la raison y périsse? Monsieur Orgon. - C'est-à -dire que tu veux qu'il sente toute l'étendue de l'impertinence qu'il croira faire quelle insatiable vanité d'amour-propre! Mario. - Cela, c'est l'amour-propre d'une femme, et il est tout au plus uni. Scène V Monsieur Orgon, Silvia, Mario, Lisette Monsieur Orgon. - Paix, voici Lisette voyons ce qu'elle nous veut. Lisette. - Monsieur, vous m'avez dit tantôt que vous m'abandonniez Dorante, que vous livriez sa tête à ma discrétion; je vous ai pris au mot, j'ai travaillé comme pour moi, et vous verrez de l'ouvrage bien fait, allez, c'est une tête bien conditionnée. Que voulez-vous que j'en fasse à présent, Madame me la cède-t-elle? Monsieur Orgon. - Ma fille, encore une fois, n'y prétendez-vous rien? Silvia. - Non, je te la donne, Lisette, je te remets tous mes droits, et pour dire comme toi, je ne prendrai jamais de part à un coeur que je n'aurai pas conditionné moi-même. Lisette. - Quoi! vous voulez bien que je l'épouse, Monsieur le veut bien aussi? Monsieur Orgon. - Oui, qu'il s'accommode, pourquoi t'aime-t-il? Mario. - J'y consens aussi, moi. Lisette. - Moi aussi, et je vous en remercie tous. Monsieur Orgon. - Attends, j'y mets pourtant une petite restriction; c'est qu'il faudrait, pour nous disculper de ce qui arrivera, que tu lui dises un peu qui tu es. Lisette. - Mais si je le lui dis un peu, il le saura tout à fait. Monsieur Orgon. - Eh bien, cette tête en si bon état ne soutiendra-t-elle pas cette secousse-là ? Je ne le crois pas de caractère à s'effaroucher là -dessus. Lisette. - Le voici qui me cherche, ayez donc la bonté de me laisser le champ libre, il s'agit ici de mon chef-d'oeuvre. Monsieur Orgon. - Cela est juste, retirons-nous. Silvia. - De tout mon coeur. Mario. - Allons. Scène VI Lisette, Arlequin Arlequin. - Enfin, ma reine, je vous vois et je ne vous quitte plus, car j'ai trop pâti d'avoir manqué de votre présence, et j'ai cru que vous esquiviez la mienne. Lisette. - Il faut vous avouer, Monsieur, qu'il en était quelque chose. Arlequin. - Comment donc, ma chère âme, élixir de mon coeur, avez-vous entrepris la fin de ma vie? Lisette. - Non, mon cher, la durée m'en est trop précieuse. Arlequin. - Ah, que ces paroles me fortifient! Lisette. - Et vous ne devez point douter de ma tendresse. Arlequin. - Je voudrais bien pouvoir baiser ces petits mots-là , et les cueillir sur votre bouche avec la mienne. Lisette. - Mais vous me pressiez sur notre mariage, et mon père ne m'avait pas encore permis de vous répondre; je viens de lui parler, et j'ai son aveu pour vous dire que vous pouvez lui demander ma main quand vous voudrez. Arlequin. - Avant que je la demande à lui, souffrez que je la demande à vous; je veux lui rendre mes grâces de la charité qu'elle aura de vouloir bien entrer dans la mienne qui en est véritablement indigne. Lisette. - Je ne refuse pas de vous la prêter un moment, à condition que vous la prendrez pour toujours. Arlequin. - Chère petite main rondelette et potelée, je vous prends sans marchander, je ne suis pas en peine de l'honneur que vous me ferez, il n'y a que celui que je vous rendrai qui m'inquiète. Lisette. - Vous m'en rendrez plus qu'il ne m'en faut. Arlequin. - Ah que nenni, vous ne savez pas cette arithmétique-là aussi bien que moi. Lisette. - Je regarde pourtant votre amour comme un présent du ciel. Arlequin. - Le présent qu'il vous a fait ne le ruinera pas, il est bien mesquin. Lisette. - Je ne le trouve que trop magnifique. Arlequin. - C'est que vous ne le voyez pas au grand jour. Lisette. - Vous ne sauriez croire combien votre modestie m'embarrasse. Arlequin. - Ne faites point dépense d'embarras; je serais bien effronté, si je n'étais modeste. Lisette. - Enfin, Monsieur, faut-il vous dire que c'est moi que votre tendresse honore? Arlequin. - Ahi! ahi! je ne sais plus où me mettre. Lisette. - Encore une fois, Monsieur, je me connais. Arlequin. - Eh, je me connais bien aussi, et je n'ai pas là une fameuse connaissance, ni vous non plus, quand vous l'aurez faite; mais c'est là le diable que de me connaÃtre, vous ne vous attendez pas au fond du sac. Lisette, à part. - Tant d'abaissement n'est pas naturel. Haut. D'où vient me dites-vous cela? Arlequin. - Et voilà où gÃt le lièvre. Lisette. - Mais encore? Vous m'inquiétez est-ce que vous n'êtes pas?... Arlequin. - Ahi! ahi! vous m'ôtez ma couverture. Lisette. - Sachons de quoi il s'agit? Arlequin, à part. - Préparons un peu cette affaire-là ... Haut. Madame, votre amour est-il d'une constitution bien robuste, soutiendra-t-il bien la fatigue que je vais lui donner, un mauvais gÃte lui fait-il peur? Je vais le loger petitement. Lisette. - Ah, tirez-moi d'inquiétude! En un mot, qui êtes-vous? Arlequin. - Je suis... N'avez-vous jamais vu de fausse monnaie? Savez-vous ce que c'est qu'un louis d'or faux? Eh bien, je ressemble assez à cela. Lisette. - Achevez donc, quel est votre nom? Arlequin. - Mon nom? A part. Lui dirai-je que je m'appelle Arlequin? Non; cela rime trop avec coquin. Lisette. - Eh bien? Arlequin. - Ah dame, il y a un peu à tirer ici! Haïssez-vous la qualité de soldat? Lisette. - Qu'appelez-vous un soldat? Arlequin. - Oui, par exemple, un soldat d'antichambre. Lisette. - Un soldat d'antichambre! Ce n'est donc point Dorante à qui je parle enfin? Arlequin. - C'est lui qui est mon capitaine. Lisette. - Faquin! Arlequin, à part. - Je n'ai pu éviter la rime. Lisette. - Mais voyez ce magot, tenez! Arlequin. - La jolie culbute que je fais là ! Lisette. - Il y a une heure que je lui demande grâce, et que je m'épuise en humilités pour cet animal-là ! Arlequin. - Hélas, Madame, si vous préfériez l'amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu'un monsieur. Lisette, riant. - Ah! ah! ah! je ne saurais pourtant m'empêcher d'en rire, avec sa gloire, et il n'y a plus que ce parti-là à prendre... Va, va, ma gloire te pardonne, elle est de bonne composition. Arlequin. - Tout de bon, charitable dame? Ah, que mon amour vous promet de reconnaissance! Lisette. - Touche là , Arlequin; je suis prise pour dupe le soldat d'antichambre de Monsieur vaut bien la coiffeuse de Madame. Arlequin. - La coiffeuse de Madame! Lisette. - C'est mon capitaine ou l'équivalent. Arlequin. - Masque! Lisette. - Prends ta revanche. Arlequin. - Mais voyez cette magotte, avec qui, depuis une heure, j'entre en confusion de ma misère! Lisette. - Venons au fait; m'aimes-tu? Arlequin. - Pardi oui, en changeant de nom, tu n'as pas changé de visage, et tu sais bien que nous nous sommes promis fidélité en dépit de toutes les fautes d'orthographe. Lisette. - Va, le mal n'est pas grand, consolons-nous; ne faisons semblant de rien, et n'apprêtons point à rire. Il y a apparence que ton maÃtre est encore dans l'erreur à l'égard de ma maÃtresse, ne l'avertis de rien, laissons les choses comme elles sont je crois que le voici qui entre. Monsieur, je suis votre servante. Arlequin. - Et moi votre valet, Madame. Riant. Ah! ah! ah! Scène VII Dorante, Arlequin Dorante. - Eh bien, tu quittes la fille d'Orgon, lui as-tu dit qui tu étais? Arlequin. - Pardi oui, la pauvre enfant, j'ai trouvé son coeur plus doux qu'un agneau, il n'a pas soufflé. Quand je lui ai dit que je m'appelais Arlequin, et que j'avais un habit d'ordonnance Eh bien mon ami, m'a-t-elle dit, chacun a son nom dans la vie, chacun a son habit, le vôtre ne vous coûte rien, cela ne laisse pas que d'être gracieux. Dorante. - Quelle sotte histoire me contes-tu là ? Arlequin. - Tant y a que je vais la demander en mariage. Dorante. - Comment, elle consent à t'épouser? Arlequin. - La voilà bien malade. Dorante. - Tu m'en imposes, elle ne sait pas qui tu es. Arlequin. - Par la ventrebleu, voulez-vous gager que je l'épouse avec la casaque sur le corps, avec une souguenille, si vous me fâchez? Je veux bien que vous sachiez qu'un amour de ma façon n'est point sujet à la casse, que je n'ai pas besoin de votre friperie pour pousser ma pointe, et que vous n'avez qu'à me rendre la mienne. Dorante. - Tu es un fourbe, cela n'est pas concevable, et je vois bien qu'il faudra que j'avertisse Monsieur Orgon. Arlequin. - Qui? notre père? Ah, le bon homme, nous l'avons dans notre manche; c'est le meilleur humain, la meilleure pâte d'homme!... Vous m'en direz des nouvelles. Dorante. - Quel extravagant! As-tu vu Lisette? Arlequin. - Lisette! non; peut-être a-t-elle passé devant mes yeux, mais un honnête homme ne prend pas garde à une chambrière Je vous cède ma part de cette attention-là . Dorante. - Va-t'en, la tête te tourne. Arlequin. - Vos petites manières sont un peu aisées, mais c'est la grande habitude qui fait cela adieu, quand j'aurai épousé, nous vivrons but à but. Votre soubrette arrive. Bonjour, Lisette, je vous recommande Bourguignon, c'est un garçon qui a quelque mérite. Scène VIII Dorante, Silvia Dorante, à part. - Qu'elle est digne d'être aimée! Pourquoi faut-il que Mario m'ait prévenu? Silvia. - Où étiez-vous donc, Monsieur? Depuis que j'ai quitté Mario, je n'ai pu vous retrouver pour vous rendre compte de ce que j'ai dit à Monsieur Orgon. Dorante. - Je ne me suis pourtant pas éloigné, mais de quoi s'agit-il? Silvia, à part. - Quelle froideur! Haut. J'ai eu beau décrier votre valet et prendre sa conscience à témoin de son peu de mérite, j'ai eu beau lui représenter qu'on pouvait du moins reculer le mariage, il ne m'a pas seulement écoutée; je vous avertis même qu'on parle d'envoyer chez le notaire, et qu'il est temps de vous déclarer. Dorante. - C'est mon intention; je vais partir incognito, et je laisserai un billet qui instruira Monsieur Orgon de tout. Silvia, à part. - Partir! ce n'est pas là mon compte. Dorante. - N'approuvez-vous pas mon idée? Silvia. - Mais... pas trop. Dorante. - Je ne vois pourtant rien de mieux dans la situation où je suis, à moins que de parler moi-même, et je ne saurais m'y résoudre; j'ai d'ailleurs d'autres raisons qui veulent que je me retire je n'ai plus que faire ici. Silvia. - Comme je ne sais pas vos raisons, je ne puis ni les approuver, ni les combattre; et ce n'est pas à moi à vous les demander. Dorante. - Il vous est aisé de les soupçonner, Lisette. Silvia. - Mais je pense, par exemple, que vous avez du dégoût pour la fille de Monsieur Orgon. Dorante. - Ne voyez-vous que cela? Silvia. - Il y a bien encore certaines choses que je pourrais supposer; mais je ne suis pas folle, et je n'ai pas la vanité de m'y arrêter. Dorante. - Ni le courage d'en parler; car vous n'auriez rien d'obligeant à me dire adieu Lisette. Silvia. - Prenez garde, je crois que vous ne m'entendez pas, je suis obligée de vous le dire. Dorante. - A merveille! et l'explication ne me serait pas favorable, gardez-moi le secret jusqu'à mon départ. Silvia. - Quoi, sérieusement, vous partez? Dorante. - Vous avez bien peur que je ne change d'avis. Silvia. - Que vous êtes aimable d'être si bien au fait! Dorante. - Cela est bien naïf Adieu. Il s'en va. Silvia, à part. - S'il part, je ne l'aime plus, je ne l'épouserai jamais... Elle le regarde aller. Il s'arrête pourtant, il rêve, il regarde si je tourne la tête, je ne saurais le rappeler, moi... Il serait pourtant singulier qu'il partÃt, après tout ce que j'ai fait?... Ah, voilà qui est fini, il s'en va, je n'ai pas tant de pouvoir sur lui que je le croyais mon frère est un maladroit, il s'y est mal pris, les gens indifférents gâtent tout. Ne suis-je pas bien avancée? Quel dénouement! Dorante reparaÃt pourtant; il me semble qu'il revient, je me dédis donc, je l'aime encore... Feignons de sortir, afin qu'il m'arrête il faut bien que notre réconciliation lui coûte quelque chose. Dorante, l'arrêtant. - Restez, je vous prie, j'ai encore quelque chose à vous dire. Silvia. - A moi, Monsieur? Dorante. - J'ai de la peine à partir sans vous avoir convaincue que je n'ai pas tort de le faire. Silvia. - Eh, Monsieur, de quelle conséquence est-il de vous justifier auprès de moi? Ce n'est pas la peine, je ne suis qu'une suivante, et vous me le faites bien sentir. Dorante. - Moi, Lisette! est-ce à vous à vous plaindre, vous qui me voyez prendre mon parti sans me rien dire? Silvia. - Hum, si je voulais, je vous répondrais bien là -dessus. Dorante. - Répondez donc, je ne demande pas mieux que de me tromper. Mais que dis-je! Mario vous aime. Silvia. - Cela est vrai. Dorante. - Vous êtes sensible à son amour, je l'ai vu par l'extrême envie que vous aviez tantôt que je m'en allasse; ainsi, vous ne sauriez m'aimer. Silvia. - Je suis sensible à son amour! qui est-ce qui vous l'a dit? Je ne saurais vous aimer! qu'en savez-vous? Vous décidez bien vite. Dorante. - Eh bien, Lisette, par tout ce que vous avez de plus cher au monde, instruisez-moi de ce qui en est, je vous en conjure. Silvia. - Instruire un homme qui part! Dorante. - Je ne partirai point. Silvia. - Laissez-moi, tenez, si vous m'aimez, ne m'interrogez point. Vous ne craignez que mon indifférence, et vous êtes trop heureux que je me taise. Que vous importent mes sentiments? Dorante. - Ce qu'ils m'importent, Lisette? peux-tu douter encore que je ne t'adore? Silvia. - Non, et vous me le répétez si souvent que je vous crois; mais pourquoi m'en persuadez-vous, que voulez-vous que je fasse de cette pensée-là , Monsieur? Je vais vous parler à coeur ouvert. Vous m'aimez, mais votre amour n'est pas une chose bien sérieuse pour vous; que de ressources n'avez-vous pas pour vous en défaire! La distance qu'il y a de vous à moi, mille objets que vous allez trouvez sur votre chemin, l'envie qu'on aura de vous rendre sensible, les amusements d'un homme de votre condition, tout va vous ôter cet amour dont vous m'entretenez impitoyablement; vous en rirez peut-être au sortir d'ici, et vous aurez raison. Mais moi, Monsieur, si je m'en ressouviens, comme j'en ai peur, s'il m'a frappée, quel secours aurai-je contre l'impression qu'il m'aura faite? Qui est-ce qui me dédommagera de votre perte? Qui voulez-vous que mon coeur mette à votre place? Savez-vous bien que si je vous aimais, tout ce qu'il y a de plus grand dans le monde ne me toucherait plus? Jugez donc de l'état où je resterais, ayez la générosité de me cacher votre amour moi qui vous parle, je me ferais un scrupule de vous dire que je vous aime, dans les dispositions où vous êtes. L'aveu de mes sentiments pourrait exposer votre raison, et vous voyez bien aussi que je vous les cache. Dorante. - Ah! ma chère Lisette, que viens-je d'entendre tes paroles ont un feu qui me pénètre, je t'adore, je te respecte; il n'est ni rang, ni naissance, ni fortune qui ne disparaisse devant une âme comme la tienne. J'aurais honte que mon orgueil tÃnt encore contre toi, et mon coeur et ma main t'appartiennent. Silvia. - En vérité, ne mériteriez-vous pas que je les prisse, ne faut-il pas être bien généreuse pour vous dissimuler le plaisir qu'ils me font, et croyez-vous que cela puisse durer? Dorante. - Vous m'aimez donc? Silvia. - Non, non; mais si vous me le demandez encore, tant pis pour vous. Dorante. - Vos menaces ne me font point de peur. Silvia. - Et Mario, vous n'y songez donc plus? Dorante. - Non, Lisette; Mario ne m'alarme plus, vous ne l'aimez point, vous ne pouvez plus me tromper, vous avez le coeur vrai, vous êtes sensible à ma tendresse je ne saurais en douter au transport qui m'a pris, j'en suis sûr, et vous ne sauriez plus m'ôter cette certitude-là . Silvia. - Oh, je n'y tâcherai point, gardez-là , nous verrons ce que vous en ferez. Dorante. - Ne consentez-vous pas d'être à moi? Silvia. - Quoi, vous m'épouserez malgré ce que vous êtes, malgré la colère d'un père, malgré votre fortune? Dorante. - Mon père me pardonnera dès qu'il vous aura vue, ma fortune nous suffit à tous deux, et le mérite vaut bien la naissance ne disputons point, car je ne changerai jamais. Silvia. - Il ne changera jamais! Savez-vous bien que vous me charmez, Dorante? Dorante. - Ne gênez donc plus votre tendresse, et laissez-la répondre... Silvia. - Enfin, j'en suis venue à bout; vous... vous ne changerez jamais? Dorante. - Non, ma chère Lisette. Silvia. - Que d'amour! Scène dernière Orgon, Silvia, Dorante, Lisette, Arlequin, Mario Silvia. - Ah, mon père, vous avez voulu que je fusse à Dorante venez voir votre fille vous obéir avec plus de joie qu'on n'en eut jamais. Dorante. - Qu'entends-je! vous son père, Monsieur? Silvia. - Oui, Dorante, la même idée de nous connaÃtre nous est venue à tous deux. Après cela, je n'ai plus rien à vous dire; vous m'aimez, je n'en saurais douter, mais à votre tour jugez de mes sentiments pour vous, juger du cas que j'ai fait de votre coeur par la délicatesse avec laquelle j'ai tâché de l'acquérir. Monsieur Orgon. - Connaissez-vous cette lettre-là ? Voilà par où j'ai appris votre déguisement, qu'elle n'a pourtant su que par vous. Dorante. - Je ne saurais vous exprimer mon bonheur, Madame; mais ce qui m'enchante le plus, ce sont les preuves que je vous ai données de ma tendresse. Mario. - Dorante me pardonne-t-il la colère où j'ai mis Bourguignon? Dorante. - Il ne vous la pardonne pas, il vous en remercie. De la joie, Madame! Vous avez perdu votre rang, mais vous n'êtes point à plaindre, puisque Arlequin vous reste. Lisette. - Belle consolation! il n'y a que toi qui gagnes à cela. Arlequin. - Je n'y perds pas; avant notre connaissance; votre dot valait mieux que vous; à présent, vous valez mieux que votre dot. Allons, saute, marquis!
\n\n \n\ndeguisement qui commence par la lettre c
Déguisementsen A. 27 mai 2013. Donc, vous avez été invité à une fête costumée qui vous oblige à y aller dans un déguisement commençant par A. Les bonnes nouvelles, c’est qu’il y a une bonne sélection de costumes pour les hommes et les femmes et nous allons tenter de vous aider. Voici notre sélection, tout n’y est pas, mais Si vous décidez de lire cette lettre, cela signifie que vos journées emplies de tristesse sont en train de triompher ou ont déjà triomphé. Vous avez peut-être perdu votre enthousiasme, vous êtes peut-être inondé-e par les déceptions ou vous vous sentez brisé-e en mille morceaux. Quel qu’en soit le motif, c’est ce que vous de continuer, laissez-moi vous dire que ces lignes ont été écrites pour que vous les lisiez dans un endroit confortable et tranquille. Un lieu qui représente un véritable refuge pour vous et dans lequel vous pouvez vous retrouver, seul-e avec vous-même. Ensuite, j’ai besoin que vous fermiez les yeux pendant quelques secondes, que vous respiriez profondément et que vous commenciez à lire dès que vous vous sentez prêt-e, sans vous presser, calmement et en réfléchissant à chaque mot… Alors, c’est parti ?Vous avez le droit d’être tristeLa vie n’est pas toujours facile. Vous êtes fatigué-e de lutter, de faire semblant de sourire alors que votre âme ne demande qu’à pleurer, de paraître bien aux yeux des autres… Maquiller votre tristesse est devenu votre routine et fuir le mal-être est ce qui vous a permis de tenir bon. Mais c’en est trop. Vous ne pouvez plus. Votre peine est si grande que vous n’êtes même plus capable de la n’est pas grave. Vous avez le droit de vous écrouler. Croyez-moi. Vous avez le droit de pleurer, d’hurler de douleur et de ne pas avoir envie de sourire si vous n’avez pas le moral. Parfois, la vie nous pèse et nous fend le cœur sans le moindre remords. Votre devoir n’est pas de toujours d’aller bien ou d’enfiler un déguisement pour que les autres croient qu’il n’y a pas de problème. Dites-vous bien que les masques blessent aussi parce qu’ils dissimulent votre propre visage et vous permettent d’interpréter un personnage dans lequel vous pouvez complètement vous perdre. En vous trahissant de ces journées d’intense tristesse, pleurez si vous en avez besoin ou hurlez si vous n’en pouvez plus. Il vaut mieux exprimer vos sentiments que vous noyer en eux ou commencer à avoir des problèmes de que soit la raison, autorisez-vous à ressentir cette tristesse afin de vous libérer de toute cette douleur émotionnelle que vous renfermez. L’accepter est le seul moyen sain qui existe et représente la manière la plus adéquate de commencer à construire un pont vers votre n’oubliez pas que la tristesse est liée aux souvenirs et que même si ces derniers sont utiles, ils vous font du mal quand vous basez toute votre vie sur eux. Même si vous n’êtes pas responsable de la façon dont vous vous sentez, vous l’êtes par rapport à la façon dont vous gérez cette encore et encoreÀ partir de maintenant, oubliez vos craintes et, de la même façon que vous faites preuve d’un grand courage pour ne pas inquiéter les autres, soyez courageux-se pour être sincère avec vous-même et découvrir à quel point de votre vie vous vous trouvez. Regardez-vous dans le miroir et offrez-vous cet amour que vous oubliez souvent de vous donner afin de récupérer votre belle authenticité, celle que vous avez mise de côté pour le bien-être des autres. N’ayez pas peur. La pire chose que vous puissiez découvrir est un-e inconnu-e en face de c’est le cas, étreignez-le/la, étreignez-vous. Pour se retrouver soi-même, il n’y a pas de meilleur remède que la chaleur de l’amour propre… et vous avez cessé d’y faire attention depuis longtemps. Traitez-vous avec tendresse, hors de tout jugement ou de toute critique, pour récupérer chaque partie de votre être que la tristesse a réduit en miettes et mieux la cela, j’aimerais beaucoup que vous fassiez quelque chose. Je vous le demande donc de toutes mes forces s’il vous plaît, cessez de vous faire du mal. Peu importe ce qu’il s’est passé dans votre vie, vous punir ne fera qu’aggraver vos pardonner pour les erreurs que vous avez faites, pour les fois où vous ne saviez pas quoi faire ou ne saviez pas comment agir correctement, vous sera d’une grande aide. Personne ne naît en sachant tout à l’avance. Vos erreurs font partie de votre apprentissage. Je suis sûre que derrière chacune d’elles se trouvait une grande avancée. Mais vous ne vous en êtes pas rendu-e compte. Cependant, en faisant ces erreurs, vous avez pu apprendre que ce n’était pas une bonne façon de faire les choses. Vous avez pu grandir. Écarter des aussi de côté vos chères questions existentielles “Pourquoi cela m’est-il arrivé à moi ?”, “Pourquoi c’est toujours la même chose ?”, “Pourquoi s’est-iel comporté-e de la sorte avec moi ?”. Elles ne font que vous séduire pour mieux vous prendre au piège dans une spirale sans issues qui étouffe votre tristesse est pleine de justifications, d’explications et d’évasions de toutes sortes de sentiments et de responsabilités. Si vous vous laissez submerger, ces jours tristes se transformeront en routine. Si vous voulez vous poser des questions, demandez vous comment faire pour sortir de cet état. Ce sera plus constructif et réparateur, après vous être étreint et avoir pris le temps de réfléchir, il est temps de vous regarder à nouveau dans le miroir pour savoir qui vous êtes réellement. Établissez une connexion visuelle puis prononcez cette simple phrase à trois mots qui a des effets époustouflants “Je m’aime !“. Vous vous rendez peut-être compte que vous avez passé beaucoup trop de temps à attendre quelqu’un qui vous apprécie et vous aime comme vous l’espériez. En faisant cela, vous avez oublié que la seule personne qui pouvait agir de la sorte se trouvait en soleil qui apparaît après ces journées pleines de tristesseVos jours tristes ont besoin que vous les écoutiez afin de les comprendre. Si vous faites cela, vos blessures commenceront à cicatriser et la douleur disparaîtra petit à petit. La compréhension est la clé pour avancer et le fait que vous vous aimiez vous-même constitue l’outil le plus puissant pour y journées de tristesse vous aident à vous déconnecter du monde externe et à vous reconnecter à ces jours tristes, même si le soleil apparaît timidement pour ne pas vous aveugler et pour vous permettre de vous adapter à son éclat, vous seul-e décidez de sortir pour ressentir sa chaleur ou, au contraire, de vous cacher sous une couverture pour vous en éloigner le plus possible. C’est pour cela que je vous demande de prendre des risques. Soyez courageux-se, une fois de plus, pour accepter entièrement cette tristesse et la comprendre, en ne perdant pas de vue le chemin de l’authenticité.
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Parfois, les serial killers posent la hache et prennent la plume. Ils nous offrent dès lors de beaux moments d’une littérature froide, absurde, absconse, totalement exaltée et surtout ULTRA FLIPPANTE. Cruelle aussi. A gerber, quoi. Et les exemples sont nombreux. 1. La fameuse lettre d'Albert Fish à la mère d'une de ses victimes On ne vous refait pas le parcours d’Albert Fish dont on parle dans presque tous nos tops relatifs aux serial killers parce qu’il était terrifiant. Il tuait, violait et mangeait des enfants dans les années 20 et 30. Parmi ceux-ci, une petite fille, Grace Budd, qu’il avait amadouée en s’invitant à déjeuner chez ses parents et en proposant d’emmener la fille à une fête chez sa tante. La petite n’est jamais réapparue, mais Albert Fish a écrit une lettre à la mère. Celle-ci, illettrée, a dû demander à son fils de la lui lire. En substance, outre diverses histoires à dormir debout sur l’origine de son cannibalisme, voilà ce qu’Albert Fish disait Je me suis mis tout nu dans la chambre et je l’ai appelée à la fenêtre. Puis je me suis caché dans le placard. Quand elle m’a vu nu, elle a paniqué, a appelé sa mère et s’est mise à dévaler les escaliers. Je l’ai attrapée et elle a dit qu’elle allait le dire à sa mère. Elle s’est débattue, m’a mordu, griffé… Je l’ai coupé en petits morceaux pour pouvoir ramener la viande chez moi, la cuisiner et la manger. Ses petites fesses étaient bien tendres. Je ne l’ai pas violée elle est morte vierge. » 2. Donald Harvey et la lettre pince-sans-rire Dans les années 70 et 80, cet infirmier en gériatrie a tué entre 40 et 70 patients. Sans aucun remords. Condamné à la prison à vie, Donald Harvey a écrit cette lettre qui ne manque pas d’humour Seigneur, donne moi la force d’accepter les choses que je ne peux pas changer, de changer les choses que je peux, et la sagesse de faire disparaître les corps des personnes que j’ai dû assassiner parce qu’elles me saoulaient. Crédits photo Ohio Department of Corrections 3. L'invitation musicale du tueur à la hache de la Nouvelle-Orléans En 1918 et 1919, un tueur en série a découpé 6 personnes à la hache et en a blessé 12 autres. Une fois la psychose bien établie, le tueur a envoyé la lettre suivante à un journal local. Il se trouve que j’aime beaucoup le jazz, et je jure par tous les diables que j’épargnerai toute personne chez qui un orchestre de jazz sera en train de jouer à fond à l’heure de mon passage. Si tout le monde fait jouer un orchestre chez lui, et bah, ce sera tant mieux pour vous. Ce qui est sûr, c’est que si certains d’entre vous n’envoient pas du jazz mardi soir, ils tâteront de ma hache. » Heureusement que c’était pas du zouk. 4. Les snipers du Maryland En 2002, pendant trois semaines, 10 personnes ont été tués par deux snipers qui choisissaient leurs victimes au hasard et leur réservaient une balle dans la tête à longue distance. Psychose absolue. Surtout quand la police a reçu la lettre de revendication des déglingués, laquelle demandait beaucoup d’argent, sous peine de buter des enfants. Sauf que la lettre commençait par Pour Monsieur Police. Appelez-moi Dieu. » Ce qui en dit long sur la santé mentale des mecs et sur le fait que ce sont peut-être des enfants de 6 ans. Toujours est-il qu’on les a retrouvés et qu’ils ont été arrêtés. 5. Dennis Rader oui comment c'est galère d'être un tueur en série ! Entre 1974 et 1991, ce tueur du Kansas a tué une dizaine de personnes en attendant longtemps entre chaque meurtre pour s’assurer de n’être jamais retrouvé. Mais comme du coup il s’emmerdait ferme entre deux assassinats à base de torture et d’horreur, il écrivait à la police histoire d’entretenir la magie. Dans l’une de ses nombreuses lettres, on peut lire, fautes d’orthographe incluses Le monstre est là pour rester. La société peut être reconnaiçante que des gens comme moi puissent se soulager en faisant des rêvant que je torture des gens et me les approprie. C’est super compiqué ce que mon ami le monstre fait, à repérer les victimes, les suivre, les attendre dans le noir, les attendre, les attendre… » C’est grâce à ces lettres qu’on l’a retrouvé. 6. Jack l'Eventreur, l'homme qui venait de l'Enfer C’est en 1888 que la presse a reçu la fameuse lettre commençant par From Hell », laquelle participera grandement à la renommée exceptionnelle de Jack l’Eventreur dans l’histoire criminelle. Dans celle-ci, il prévenait la galerie. La prochaine fois, j’arracherai l’oreille de la dame et l’enverrai aux officiers de police juste pour m’amuser, qu’est-ce que vous en pensez ? Gardez cette lettre jusqu’à ce que j’accomplisse un peu plus de travail, puis publiez la. Mon couteau est tellement affûté que j’ai bien hâte de m’y remettre. Bien à vous, Jack l’Eventreur. » Et trois jours plus tard, Jackie Jack s’est exécuté. 7. Le Zodiac 5 victimes à la fin des années 60 et un tueur qui n’a jamais été identifié. Il envoyait pourtant de nombreuses lettres à la presse, mais elles étaient codées. Un code si compliqué que presque aucune des lettres n’a pu être décodée. En réalité, il n’y a qu’une lettre dont on a pu reconstituer le contenu. Et voilà ce qu’elle disait. J’aime tuer des gens parce que c’est beaucoup plus marrant que de chasser dans la forêt parce que l’homme est l’anamal le plus dangereux de tous, tuer quelque chose, c’est l’expérience la plus dingue, c’est même mieux que de baisser son pantalon avec une fille quand je mourrai je revivrai au paradis mais les gens que j’aurai tué seront mes esclaves je ne donnerai pas mon identité sinon vous essaierez de me ralentir et de diminuer mon nombre d’esclaves. » A priori, Arthur Leigh Allen serait le tueur du Zodiac, mais il n’a jamais pu être formellement identifié. 8. Gerard Schaefer Ce flic a tué environ 30 jeunes filles en les prenant en stop dans sa bagnole. Il les emmenait dans des bois, les pendait, les dépendait pile avant la mort, les faisait boire, les filmait pendant qu’elles pissaient et chiaient, puis les pendait à nouveau cette fois-ci pour de bon, violait les corps morts, les découpait en morceaux et se masturbait sur les corps démembrés. Oui, moi non plus je me sens pas bien. Alors qu’il clamait son innocence pour plusieurs crimes, Schaefer a commencé une relation épisolo-amoureuse avec une ancienne copine, Sondra London. Laquelle assure qu’en 1989, il lui a envoyé une lettre dans laquelle il dit J’ai pris en stop deux écolières en 1969, Peggy Rahn et Wendy Stevenson. Tu connais le modus operandi. C’était un bonheur. Et ce coup-ci, je les ai mangées. Elles étaient délicieuses. J’ai raconté ça à Ted Bundy, il était impressionné. 9. David Berkowitz Berkowitz écrivait pendant sa série de crime des lettres aux autorités qu’ils signait Son of Sam, le fils de Sam. Il a tué 6 personnes au moins avant d’être arrêté. Dans ses lettres, il décrivait à quel point Sam était méchant et tout et tout et se foutait ouvertement de la gueule des flics. Quand ils l’ont arrêté, les flics ont notamment trouvé une lettre qui disait Merci d’informer tous les inspecteurs qui bossent sur l’affaire que je leur souhaite toute la chance du monde. Qu’ils continuent à creuser, à chercher, à être positif, à se bouger le cul, à soulever les cercueils… Une fois capturé, je promets d’acheter à tous les mecs qui bossent sur l’affaire une nouvelle paire de pompe si j’ai assez de thune. » 10. Xavier Dupond de Ligonnès Pas vraiment un tueur en série, mais il a quand même massacré sa famille. Quand on y pense, il y a un cynisme infini dans cette lettre envoyée à sa soeur, dans laquelle il explique qu’il ne faut pas se préoccuper des gravats sur la terrasse. Bah non, puisque c’est là qu’il a enterré sa femme et ses enfants. Autant ne pas s’en préoccuper.
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Τθጎ аወከсиն иአևκጭየሖδАնውξора унα δጬዞБ ነибሔсաኂոμ խռፉрθդուሚΤθкιኁезва уճխглерለ
Lesarchives par sujet : miss ninog Recherche de La Missa quasi Corsa, composée par Frank Hartmann, ravit les amoureux du chant corse, les passionnés de musique médiévale, et interpelle le public de musique vocale contemporaine. CINÉVILLAGES : MISS. Vie locale Creissan 34370 Le 12/11/2021. Alex, un petit garçon gracieux de 9 ans qui navigue joyeusement entre les genres,
Auteur 1747 vues - 24 réponses - 0 j'aime - 0 abonné Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 10h45 Bonjour tout le monde Nous avons avec mon mari un anniversaire à la fin du mois, et le theme de la soirée est Z come ... Comme tout le monde pense Z comme Zorro, auriez-vous quelques idées originales? Merci à tous 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 10h48 Bonjour, Un Zombie Alors ^^ 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 10h51 zèbre zavata ouvre un dico et cherche 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 10h53 zhorse x 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h31 Merci les filles! D'autres idées? 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h31 Merci les filles! D'autres idées? 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h31 Merci les filles! D'autres idées? 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h31 Merci les filles! D'autres idées? 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h31 Merci les filles! D'autres idées? 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h38 Zelda 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h40 Zazu,Zeus,Zero,Zip 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 11h49 Zorro, Zelda. Zhorse c'est vraiment pas mal 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 12h10 En z'abeille Nan plus sérieusement il y a le zèbre et Zazou l'oiseau dans le roi lion ! Sinon j'aime bien l'idée de Lifehorse 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 12h13 Oui Zombie, c'est pas mal!!! Et Zhorse et zebre aussi La z'abeille c'est rigolo, d'autant que les jeux de mots sont acceptés! Zelda, j'aime aussi bcp l'idée mais je ne trouve pas de costume a prix raisonable -/ 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 02/01/2014 à 12h30 Zaz Zidane Zebulon Zizi Zig zag Zucchero Bon courage !!! 0 j'aime Deguisement qui commence par z Posté le 03/01/2014 à 16h21 Deguisement qui commence par z
Lexiqueculinaire - C Toutes les appellations, les techniques de cuisine et pâtisserie, les mots ainsi que les ingrédients spécifiques commençant par la
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Déguisements Lettres de l'alphabet Il y a 289 Montrer par page Précédent 1 2 3 ... 13 Suivant Résultats 1 - 24 sur 289. Soeur Femme ou Homme / Nonne / ReligieuseDéguisement Soeur Ordi BTaille disponible Taille Unique19,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit 5/5Déguisement Moine / Religieux / Frère TuckDéguisement Moine Marron BTaille disponible Taille Unique19,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Mexicain / PonchoDéguisement Poncho Mexicain Bleu BTaille disponible Taille Unique24,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Cowboy MexicainDéguisement Cowboy Mexicain Poncho ATaille disponible Taille Unique33,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit - 10 % Pirate / Boucanier / CorsaireDéguisement Pirate des îles Homme EC/BTaille disponible Taille UniqueXXL34,99 € 31,49 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Pirate / Boucanière / CorsaireDéguisement Pirate des îles Femme BTaille disponible 44/4630,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Chemise Disco 6 ColorisDéguisement Chemise Disco BTaille disponible MediumLargeTaille XLXXL19,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Top Fluo RésillesDéguisement Top Fluo Résilles B12,99 € Rupture de stock Rupture de stock Voirle produit Gilet NoirDéguisement Gilet Uni Noir Seul PCTaille disponible S/ML/XL16,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Hippie / Peace & LoveDéguisement Hippie Homme Marron ECTaille disponible Taille Unique29,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Hippie Femme / Babacool / Peace & LoveDéguisement Hippie Femme Pantalon ATaille disponible XXL29,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit - 7 % Hippie / Peace & Love / BabacoolDéguisement Hippie Femme Vert B29,99 € 27,89 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Ajouter au panier Homme VertDéguisement Homme Vert PCTaille disponible Taille Unique24,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Princesse MédiévaleDéguisement Princesse Médiévale Bleue/Ivoire ATaille disponible M/LXL35,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit - 10 % Princesse de ConteDéguisement Princesse de Conte Courte ATaille disponible Taille Unique29,99 € 26,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Aladin / Prince Arabe / Sultan / OrientalDéguisement Prince Arabe Camel/Bleu ATaille disponible Taille UniqueTaille XL29,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Infirmière Femme / Nurse / SoignanteDéguisement Infirmière PCTaille disponible S/ML/XL26,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Chirurgien / Médecin / DocteurDéguisement Chirurgien Vert BTaille disponible Taille Unique24,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Egyptien / PharaonDéguisement Pharaon Blanc PCTaille disponible S/ML/XL32,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Egyptienne / CléopâtreDéguisement Cléopâtre Blanche Perles ATaille disponible XS/SM/LXL29,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Egyptienne / Cléopâtre / PharaonneDéguisement Cléopâtre Noire/Blanche BTaille disponible Medium34,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit Romain / GrecDéguisement Romain Or Court B24,99 € Rupture de stock Rupture de stock Voirle produit - 10 % Romaine / Déesse GrecqueDéguisement Romaine Blanche/Rouge Longue PCTaille disponible S/ML/XL29,99 € 26,99 € En Stock En Stock, Livré en 24/48h Voirle produit 5/5Déguisement RomaineDéguisement Romaine Longue Femme A26,99 € Rupture de stock Rupture de stock Voirle produit Précédent 1 2 3 ... 13 Suivant Résultats 1 - 24 sur un large choix de Déguisements Lettres de l'alphabet 1001 déguisements vous propose un large choix de déguisements qui répondront parfaitement au thème de votre prochaine plus de votre déguisement Lettres de l'alphabet, découvrez également les accessoires Lettres de l'alphabet ils rendront votre costume encore plus original. Si vous commandez votre déguisement Lettres de l'alphabet avant 14h mercredi, vous serez livré pour vendredi.
Motsde 4 lettres commençant par la lettre C. Nous avons trouvé 131 mots de 4 lettres commençant par la lettre C dans notre base de donnée de mots du Scrabble. Voici la liste des mots 4 lettres commençant par C, vous pouvez à tout moment affiner votre recherche. Toute l'équipe du site vous souhaite un bon Scrabble !
Vous aller adopter un chien né en 2021 et vous êtes en panne d’inspiration pour lui trouver un prénom ? Qu’à cela ne tienne, avec notre liste de noms de chiens originaux, mignons, stylés, poétiques ou célèbres commençant par S, vous allez lui trouver un prénom qui lui siéra parfaitement ! Prénoms de chien mâle en S pour 2021 Prénoms de chien femelle en S pour 2021 Saab Saba Sabayon Sabelette Sablaireau Sabelle Sable Sadie Sabor Saga Sabre Sagan Sacado Sage Sacripant Sagesse Saez Sahara Safran Sakura Saga Salade Saitama Salakis Sakapus Salem Saké Saline Sako Sally Salambo Salmonelle Salamèche Salsa Salami Salsola Salazar Salva Salem Sam Salmon Samba Salsifi Sambucca Salt Samshara Salto Sand Salty Sangria Sam Santal Samouraï Saperlipopette Samoussa Saperlotte Samson Saphir Samsung Saraconor Samu Sarbacane Samy Sardine Sananas Sarenza Sandro Sarriette Sangoku Satie Sanji Satine, Sateen Santa Saucisse Santana Sautrelle, Sauterelle Santiago Savate Santiano Savonette Santos Saya Sapristi Scandi Saquedeneu Scania Sarasin Scarlett, Scarlette Sardoche Scarol, Scarole Sardou Sciara Sarko Scintille Sartre Scully Sashimi Sea Sasuke Segara Satan Selena Satanas Señorita Sato Séphora Saturne Sépia Sauciflar Sereine Sausage Sérénade Sauvage Sérénité Savane Seringa Saw Seychelles Saxo Shadow Scallop Shakira Scampi Shance Scapin Shanelle Scar Shannon Scarabée Shanti Scarabrute Shape Scary Sheila Schell Shein Schmock Shelba Schnaps Shelby Schtroumpf Shelley Schubert Sherazade Schwarze Sheyenne Schweppes Shift Scipion Shihiro Scoda Shimmy Scone Shipie Scooby Shita Scoobydoo Shiva Scoot, Scout Shoupy Scooter Shoushou Scorpio Shy Scorpion Shym, Shy'm Scotch Sia Scott Sibel Scotty Sibérie Scout Sibyline Scrabble Sicile Scrabydoo Sidérella Scrappy Sidney Scratch Sila Scud Sinistra Scum Sirène Seal Siska Seat Sissi Seattle Sista Sega Sister Seigneur Sitar Senseo Sitelle Sepultura Sixtine Sequoia Ska Serdaigle Skiny Serpentard Sky, Skye Sésame Sloane Sésar Smart Seven Smiley Severus Smokey Seviper Smoothie Shadow Snobinette Shaggy Snow Shakaponk Snowbell Shakespeare Sofia Shangai Soka Sheba Solar, Solaire Shériff Soléa Sherkan Solia Sherlock Solsteen, Solstine Shiitake Sonistrelle Shikamaru Sookie Shilling Soquette Shiloh Souris Show Sousou Shrek Soyeuse Siam Spatule Sid Spears Siemens Spicy Sigmund Spina Silver Spinda Simba Spinnet, Spinette Simbad Spirale Simca Spirella Simcity Spirit Simiabraz Spiruline Simplet Spleen Simpson Squirrel Sims Stania Sinatra Stella Sinclair Stevia Sinik Stone Sinus Stora Sirocco, Siroco Stormie Sirtaki Strassie Sisley Stuka Sitron Sublime Sivir Succulente Skelenox Sucette Skinner Sucreine Skip Sucrine Skippy Sulfura Skittles Sultane Skoll Sunny Skull Supergirl Skype Supernana Skywalker Surprise Slam Suze Slap Swetie, Sweety Sleepy Switch Slime Sya Slinky Sybelle Slip Sylvania Slipknot Syndra Slurp Syphilis Sly Szorba Smarty, Smarties Smash Smile Smiley Smogogo Smokey Smoky Snake Snapchat Sneakers Snickers Sniper Snoop Snoopdog Snoopy Snow Socks Socrate Sodebo Soho Soja Solaroc Soleil Solex Solgaleo Solo Solochi Soma Sombrero Son Goku Sona Sonic Sony Sookie Soon Sopalin Sophocle Soporifik Soprano Sorry Sosh Souchon Soul South Spaghetti Sparrow Spartacus Spectrum Spéculoos Speedo Speedy Sphinx Spice Spider Spiderman Spidoo, Spidou Spielberg Spike Spinoza Spirir Spirou Splash Splatoon Spoiler Spok Spooky, Spouki, Spouky Spot Spotify Springfield Sprite Spritz Spud Squeezie Stabilo Stallone Stanley Star Starbucks Stardust Stari Stark Starsky Starwars Steelix Stendhal Stéréo Sting Stitch Stockholm Storm Stormy Stradivarius Stranger Strike Strokes Stromae Strudel Stu, Stou Stuart Stupefix Style Suarez Subaru Subway Sucre Sudoku Sugar Suicune Sulfura Sultan Sumi Summer Sumo Sundae Sunn, Sun Sunshine Super Superboy Superman Supreme Surf Surimi Surricat, surikat Sushi Suzuki Swan Swarovski Swatch Switch Pourquoi l’année 2021 est-elle l’année du S ? Tout le monde s’amuse à calculer l’âge d’un chien à partir de la première lettre de son prénom mais peu de personnes connaissent vraiment l’origine et la raison d’être de la règle une lettre, une année ». Cet usage a été mis en place en 1926 par la Société Centrale Canine, l’entité qui gère le Livre des Origines Français autrement dit le le registre d’état civil » de tous les chiens de race en France, en vue d’y mettre un peu d’ordre. Ce livre, créé en 1885, permet aux éleveurs de chiens de race d’y inscrire leurs protégés afin de garder en mémoire leur généalogie et de pouvoir sélectionner des reproducteurs. A l’origine, les éleveurs pouvaient y inscrire leurs chiens à n’importe quel moment au cours de leur vie et non pas au moment de leur naissance comme c’est le cas actuellement. Non informatisé à l’époque, le devenait véritablement très difficile à administrer car les chiens n’y étaient pas inscrits de façon chronologique. Il fallait donc trouver un système simple pour s’y retrouver et c’est à ce moment qu’est apparue la règle que l’on connaît actuellement. En prénommant son chien avec la lettre qui était attribuée à son année de naissance, on est parvenu ainsi à rendre l’organisation du beaucoup plus claire ! Depuis 1926, le s’est informatisé mais la règle est restée ! Selon cette règle, l’année 2021 est donc l’année de la lettre S car elle suit tout simplement l’année 2020 qui était l’année du R. Cette règle n’est évidemment valable que pour les chiens de pure race inscrits au LOF. Les chiens croisés n’ont ainsi aucune obligation de recevoir un prénom qui commencent par lettre S. De même, si vous êtes le propriétaire d’un chien LOFé, vous pouvez tout à fait contourner » la règle en vigueur en choisissant un prénom en S uniquement pour les papiers » et choisir un nom d’usage différent, faisant précéder le prénom de votre choix par un S suivi d’un apostrophe. Le saviez-vous ? L’alphabet de noms canins est réduit à 20 lettres car la Société Centrale Canine a supprimé les lettres Q, K, W, X, Y et Z, jugeant que ces lettres ne laissent que trop peu de possibilités de choix de prénoms pour les propriétaires de chien. Choisir un nom pour son chien comment s’y prendre ? Pour choisir un prénom à son chien, toutes les excentricités ou presque sont permises. Il suffit de laisser place à son imagination. Vous pouvez ainsi prénommer votre chien selon une de ses caractéristiques physiques – exemple Sable » pour un chien au pelage de cette couleur, Soyeuse » pour une chienne au pelage très doux, Saucisse » pour un chien dont le corps est très long… selon un trait de son caractère que vous ou l’éleveur aurez identifié – exemples Sagesse » ou Sereine » pour une chienne au tempérament calme et place ou Speedy » pour un chien sportif et plutôt remuant, en rapport avec un univers qui vous plaît et vous inspire – exemples Serdaigle » ou Severus » si vous êtes de l’univers de Harry Potter ou Skywalker » ou Saga » si c’est plutôt l’univers Starwars qui retient votre préférence, avec un prénom emprunté aux domaines culinaire et gourmand – exemples Salami», Smoothie » , Scampi », Sundae», Samoussa », Sarriette » , Smarties », Snickers », Spatule », ou bien encore Skittles » en faisant référence à une marque que vous affectionnez – exemples Subaru », Samsung » ou bien encore Scrabble », avec le prénom d’un philosophe célèbre comme Socrate » ou Sophocle », etc ! Vous l’aurez compris, le choix est vaste et ne dépend que de vous ! Prénom de chien les erreurs à ne pas commettre Bien sûr, il vous est possible de prénommer votre chien comme vous le souhaitez mais gardez cependant à l’esprit que ce prénom – une fois que votre animal l’aura intégré – le suivra toute sa vie. Vous devrez aussi le prononcer à voix haute et en public à de multiples reprises afin d’appeler votre chien si bien qu’il faut absolument éviter de choisir un nom trop long ou difficilement prononçable. Limitez-vous si possible à une ou deux syllabes. Non seulement votre chien l’intégrera beaucoup plus facilement mais, en plus, cela évitera de le transformer systématiquement avec un diminutif, choisir un nom ridicule ou potentiellement offensant pour votre entourage. Si rien n’interdit de nommer un chien avec un prénom humain », cela ne plaît pas toujours à certaines personnes qui pourraient se trouver offensés d’avoir le même prénom ou d’avoir donné le même prénom à leurs enfants qu’à votre fidèle compagnon. Les chiens célèbres avec un prénom en S Snoopy Snoopy, c’est certainement le plus célèbre des chiens célèbres. Personnage principal de la Bande Dessinée Peanuts, Snoopy est un beagle croqué par l'Américain Charles M. Schulz pour la première fois le 4 octobre 1950. Passé maître du déguisement canin et faisant preuve d'une imagination débordante ainsi que d'une grande confiance en lui, Snoopy est souvent représenté en train de dormir ou de réfléchir à la vie sur le toit de sa niche. Il vit aux côtés de son maître, Charly Brown, et de son meilleur ami, un petit oiseau nommé Woodstock. Scooby-Doo Scooby-Doo ou Scoubidou est le chien et personnage principal du dessin animé éponyme, créé par Iwao Takamoto et diffusé pour la première fois en 1969 aux États-Unis sur le réseau CBS. Grand chien gourmand, peureux et rigolard, il évolue aux côtés de son acolyte et meilleur ami Sammy ainsi que de Fred, Véra et Daphné dans des aventures où l’équipe est chargée de résoudre des phénomènes paranormaux. Saucisse Saucisse est le chien qui apparaît dans la Bande-Dessinée Billy the Cat qui relate l’histoire d’un petit garçon tyrannique avec les animaux et qui se voit ramené à la vie sous forme d’un chat après un accident de la route. Billy, avant de se transformer en chat, avait fait de Saucisse, le basset de son ancienne famille, un de ses souffre-douleurs favoris. Seymour Seymour était le chien de Fry, le personnage principal du dessin-animé Futurama, avant que ce dernier ne soit cryogénisé.
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On ne présente plus l’inclassable Jean-Claude Michéa, professeur de philosophie agrégé ! à la retraite et intervenant régulier sur France-Culture. Son dernier essai , Le loup dans la bergerie », est un rappel du réquisitoire dénonçant l’abandon des classes populaires par la gauche de gouvernement, au profit d’une partie des classes moyennes aisées. Avant, la gauche c’était le parti des prolos, aujourd’hui c’est celui des bobos. Kouchner qui engendra Macron par la suite est l’exemple-type de l’ancien gauchiste bon teint converti au libéralisme économique le plus féroce. Un parti socialiste, en fait parti sociétal », qui ne parle plus qu’aux minorités ethniques et culturelles antiracisme, lutte contre les discriminations », discours anti-sécuritaire, qui ont pris le pas sur l’aspiration à la justice sociale et la redistribution des richesses. Michéa est plus que jamais orwellien », et rappelle cette common decency » ou morale commune du peuple » qui associe le monde travail à des valeurs de respect et de morale civique. La crise des gilets jaunes lui donne encore une fois raison le petit peuple veut travailler et vivre des fruits de ses efforts. L’assistanat et les droits des minorités » en tous genres, ce n’est pas sa tasse de thé. Le prolo aime le travail bien fait, le football, la bonne bouffe et les belles femmes. L’univers du bobo héritier des valeurs comparables à celle du romain au moment de la chute de l’empire, ce n’est pas celui de la gauche ouvrière. On peut toutefois nuancer le discours de Michéa. La gauche libérale » a mis en place les 35h, le retour à la retraite à 60 ans pour les carrières longues. Une partie de ses cadres est encore keynésienne. Mais la réalité est là depuis les années 1980, elle a abandonné le socialisme, suivant l’échec d’un communisme stalinien à l’est et sans chercher des alternatives à l’économie de marché. Les détracteurs de Michéa ironisent sur son succès auprès les lecteurs de Valeurs actuelles », en oubliant que ces derniers sont thatchériens dans l’âme, donc à l’opposé des convictions économiques du philosophe. En fait, le litige idéologique concerne la sécurité, l’immigration et les valeurs sociétales. Il faut rappeler qu’il a quelques décennies, un consensus existait sur ces questions, à l’instar du discours de Georges Marchais à Montigny-les-Cormeilles en 1981 Sur ces questions de culture », on oublie facilement les déterminismes qui peuvent pousser des pays comme la Pologne et la Hongrie à défendre leur identité l’importance de la religion chrétienne notamment. En France, laicité et capitalisme ont toujours fait bon ménage, puisque l’un autorise l’autre si le premier n’est pas associé au progrès social. Michéa le rappelle avec raison, libéralisme économique, loi de la jungle et déréglementations vont avec le culturel. Qui connait des ouvriers qui militent au PS ou à LREM ? Avez-vous vu autre chose que des bobos distribuer des tracts pour ces partis ? Combien d’anciens gauchistes sont désormais des hussards du capitalisme triomphant ? Autant de vérités rappelées par Michéa, dont les analyses font mouche, plus que jamais. Le loup dans la bergerie », Flammarion Climats », 166 p. , 17 euros en librairire

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